Parce que je trouve qu'il n'y a rien de plus con que de lire une critique de film avant de le découvrir en salle, je ne vous dirai pas ce que j’ai pensé des Marais criminels. Le simple fait que je prenne la peine d’en parler devrait vous faire comprendre quel est mon avis général sur le film et sur les interprètes féminines en particulier dont on risque bien d'entrendre parler.
Je me contenterai de vous en faire découvrir la bande annonce et de poser quelques question au réalisateur, Alexandre Messina.
A part ça, le film sort le 3 mars 2010, à vous de vous faire une
idée !
LC : J'ai noté une grande place faite à l'improvisation, ce qui rend les dialogues très forts et plus vrais que nature. Est-ce le cas ? Comment avez-vous géré cette improvisation ? Le scénario ou les personnages initiaux s'en sont-ils trouvés modifiés ? Alexandre Messina : Le film est très écrit avec des départs de dialogues, le nombre de plans précis et le minutage, mais les acteurs n'avaient pas accès à ces éléments, ce qui a permis une grande fraicheur et un naturel dans le jeu, mais surtout de capter ''par moments'' des dialogues ''pur jus'' des acteurs, leur propre manière de s'exprimer, plus authentique. Les dialogues sont peu modifiés par rapport à l'origine, sauf 1 à 2 moments près (la dispute au bord des marais est quasiment une vraie colère des comédiennes). C'est forcément difficile à gérer ! On porte notamment les angoisses des comédiens, qui, s'ils font confiance au bout d'un moment, ont du mal à gérer certaines situations. Le jour où Oscar Sisto est venu sur le plateau, j'ai eu de grandes difficultés à ''détendre'' l'atmosphère mais en même temps, l'inquiètude des actrices face à lui, je la souhaitai et n'ai fait aucune rencontre entre eux au préalable, ils se sont ''découverts'' sur le tournage ! Parfois j'ai eu à gérer un manque d'énergie de ma part ! L'impro demande à être à 200% et c'est dur tout un tournage !
LC : Pourquoi le marais (qui est filmé comme une large tâche d'encre noire) ? Et pourquoi pas un lac, un bois, une forêt, la mer?
Alexandre Messina : Le film se voulait construit autour d'une architecture qui se referme progressivement sur les héroïnes ! Nous souhaitions que la nature, également personnage du film soit au départ belle, généreuse, puis se referme petit à petit, devenant angoissante ! Les marais présentaient le mariage parfait entre quelque chose de beau et effrayant à la fois, surtout à la nuit tombante.
LC : Toute proportion et dimension stylistique gardée, certaines prises me font penser à Persona de Bergman. Ais-je fumé la moquette ? Alexandre Messina : Persona est un des rares Bergman que je n'ai pas vu ! je vais réparer cela rapidement.
LC : De la bonne moquette bio !
Et si non dis-moi, qu'est-ce qui t'as procuré le plus de plaisir tout au long du tournage ? Alexandre Messina : Je crois avoir manqué de ''plaisir'' sur le tournage : tensions, pression, urgence d'un plan de travail, nuits difficiles, à ressasser les scènes ratées et celles du lendemain. Toutefois les scènes de mariage avec une participation de ces figurants extraordinaires ou la délicate scène de léchage de la vitre par un cheval (coaché pendant un mois pour cela) réussie m'ont apportées un grand bonheur ! et puis avoir Pierre Barouh sur mon film, Laurent Grévill, Oscar Sisto a été aussi un moment très angoissant (toujours pour l'impro) mais j'en ai été ravi après coup !
LC : J'ai adoré la scène du mariage, entre Chabrol, Offenbach et Strip Tease, veritable acmé de l'histoire, mais j'ai mal compris l'enchaînement abrupt avec le final quej'ai trouvé un peu rapide. Tu peux m'expliquer ? Certaines scènes intermédiaires ont-elles été coupées à ce moment précis du film ? Alexandre Messina : On n'a coupé aucune scène intermédiaire, mais avec Nicolas Connan, mon coauteur, on pratique déjà beaucoup à l'écriture l'ellipse ! J'aime beaucoup que des choses se passent aussi ''entre les scènes'', ''entre les plans'' et que l'histoire avance...de manière inéluctable ici !
LC : Merci Alexandre !
Les Marais criminels avec Ophélie Bazillou, Céline Espérin, Laurent Grévill,
Oscar Sisto, Pierre Barouh, et Frédéric Laloue. Sortie en salle le 03 mars 2010.
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