Les Verts veulent devancer le PS

Les listes Europe-Écologie, qui lançaient samedi, à Montreuil (Seine-Saint-Denis, leur campagne des régionales, veulent conquérir l’Île-de-France, Rhône-Alpes et l’Alsace.
Les candidats des listes Europe-Écologie sont fiers d’être entre carpes et lapins. Ils ne vendent pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué  : ils ne tuent pas d’ours. Et ils promettent de ne pas jouer à la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf. Autant de métaphores animalières qui ont ponctué le lancement de la campagne des Verts et de leurs partenaires, samedi, à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où s’étaient rassemblés 1 500 militants écologistes.
Objectif affiché  : « consolider » le résultat des européennes (16,28 %) en assurant un « minimum syndical » de 15 % au premier tour des régionales pour « mettre fin à l’hégémonie » du PS à gauche, selon les termes de Daniel Cohn-Bendit.
Pour transformer leur percée en inscription durable comme « troisième force » dans le paysage politique, les Verts espèrent d’abord convaincre de leur crédibilité sur le terrain de la gestion. Signe de cette préoccupation, c’est la sénatrice Marie-Christine Blandin, présidente de la région Nord–Pas-de-Calais entre 1992 et 1998 qui a ouvert le meeting en vantant son bilan d’alors. « Nous ne voulons plus jouer les seconds rôles, les forces d’appoint, les camarades compréhensifs qu’on câline dans l’entre-deux-tours d’une élection pour les négliger, voire les humilier pendant tout le reste du mandat », a prévenu Dominique Voynet, sénatrice et maire de Montreuil. Les régions, a insisté Daniel Cohn-Bendit, doivent devenir « un contre-pouvoir social, écologique et culturel à la politique de l’UMP au niveau national ».
Sûrs d’incarner « l’alternative », les écologistes entendent occuper le terrain du changement, dans un contexte de désaffection vis-à-vis du politique. « Il n’était pas nôtre, mais nous n’avons pas fait le deuil de ce beau et juste slogan, “changer la vie”  ! », a lancé Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts, tête de liste en Île-de-France, une région que les écologistes espèrent conquérir, avec l’Alsace et Rhône-Alpes. Ambition tempérée par Daniel Cohn-Bendit. « Il n’est pas interdit de rêver, mais il faut garder les pieds sur terre », a mis en garde l’eurodéputé, en désignant l’UMP comme l’adversaire principal. Lui réfléchit déjà au coup d’après  : les écologistes, a-t-il calculé, doivent viser 50 à 100 députés en 2012. Objectif qui s’accommoderait mal, au regard du mode de scrutin des législatives, d’une brouille avec le partenaire socialiste.
Rosa Moussaoui
http://www.humanite.fr/2010-01-18_Politique-_-Social-Economie_Les-Verts-veulent-devancer-le-PS