http://www.lrpol.fr/2010/02/01/anticapitalistes-ecologistes-et-feministes/
Lundi 1 février 2010
Par Pierre Garrat
Le NPA, la FASE et les Alternatifs ont claqué la porte des discussions pour la constitution d’une liste de « Front de Gauche élargi » pour la régionale picto-charentaise. Samedi, ils présentaient leurs ambitions dans une conférence de presse à l’ambiance bon enfant.
Cette fois-ci, le divorce est consommé entre les deux principales tendances de la « gauche de la gauche ». Il y a un peu plus d’une semaine, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et les Alternatifs ont décidé de former leur propre liste. Les négociations avec les formations du Front de Gauche, le Parti Communiste Français et le Parti de Gauche, pour la formation d’une liste unique s’étaient enlisées depuis près de deux mois. L’intervention de Gisèle Jean, dans « La Voix est Libre », l’émission politique de France 3 Poitou-Charentes, samedi 23 janvier, a été la goute d’eau. La tête de liste du Front de Gauche tentait d’y ménager « la chèvre et le choux », en plein milieu de négociations très tendues.
L’exercice du pouvoir.
De l’aveu même des candidats de la liste de « l’autre gauche », samedi, lors de leur conférence de presse, « il n’y a aucune divergences entre le PCF, le PG et nous sur le programme ». Le problème est en effet ailleurs, c’est celui de « l’exercice du pouvoir ». Pendant toute les négociations, les communistes ont refusé d’avoir une réponse claire sur l’alliance au second tour. Les communistes, enfin par tout à fait, une partie seulement, ceux qui voulaient rejoindre Ségolène Royal dès le premier tour. D’après le NPA et les Alternatifs, ceux là, notamment la fédération de Charente-Maritime, n’aurait jamais joué le jeu de l’unité. D’un côté, le NPA ne voulait ni fusionner avec une liste de la présidente sortante comprenant « des personnalités de droite » (comprendre « du MoDem »), ni s’effacer devant elle et donc se maintenir si la liste avait atteint cette fameuse barre des 10 %. Les communistes proches de Ségolène Royal, hésitants sur une alliance avec des membres du MoDem, voulaient, en tout cas, ne pas favoriser une victoire de la droite en se maintenant. Vu de l’extérieur, on a quand même le sentiment que les négociations ont achoppée sur une question qu’ils n’auraient sans doute même pas eu à ce poser au soir du premier tour. Certes, aux européennes, l’addition les scores des listes NPA et Front de Gauche donnait 10,19 % dans notre région. Mais des régionales sont totalement différentes d’élections européennes, où les listes du genre du Front de Gauche et du NPA ont tendance à être « surreprésentées » et la mobilisation beaucoup plus faible.
Bussereau/Royal, même combat.
Samedi, lors de la conférence du presse, dans une ville de Poitiers sous la neige, les candidats NPA et Alternatifs ont voulu, effectivement, mettre les points sur les « i » à propos de l’échec des négociations mais ils ont aussi voulu exposer leur vision d’une politique régionale « vraiment à gauche », qui les différencie, d’après eux, de la gestion socialiste des six dernières années. La tête de liste régionale, Myriam Rossignol, issue du NPA, n’est pas tendre avec le bilan de la majorité sortante. D’après elle, Ségolène Royal ne s’est pas suffisamment distingué d’une gestion de droite. De plus, la stratégie des « chèques », types « chèques contraception » ou « chèque livre » est stigmatisée pour son côté trop individualiste. Plus surprenant, les candidats ont aussi critiqué la gestion de la crise Heuliez par le conseil régional. Pour eux, une gestion sociale et écologiquement responsable ne passe pas par la remise sur pied de l’industrie automobile, même électrique, une niche trop peu porteuse selon eux. C’est bien là que se distingue la liste « pour une autre gauche, anticapitaliste, écologiste et féministe ». Le chef des Alternatifs le dit : « on va beaucoup entendre le mot « écologie » lors de cette campagne mais peu vont défendre une vrai gestion écologiquement responsable ». Il s’explique aussi sur le mot « féministe », présent dans le sous titre de la liste : « c’est sur, ce mot sera moins utilisé, mais pour nous, la région à un rôle à jouer sur la question de l’égalité des sexes. »
Le tout dans une ambiance sympathique, bon enfant : « vous allez bien rester boire un verre avec nous ». Une ambiance limite rêveuse puisque la liste a toujours l’objectif de se maintenir au second tour et donc d’être au dessus des 10 % au premier. Pour Myriam Rossignol, c’est tout naturel puisque la liste NPA/Alternatifs sera la seule liste de gauche. Elle précise sa position dans une interview qu’elle nous a accordée à la fin de la conférence de presse.