Un doux goût d’enfance sur la langue, un goût de chocolat, chaud, tiède, si doux, si bon.
Quelques notes d’une Fugue brisent avec douceur un silence nocturne, et mes yeux, si fatigués de lire des mots imprimés, cherchent un réconfort dans la couleur brune de la tasse.
Et le Rondo suit à la Fugue, et je me prends à écouter des choses inconnues et belles, et je me prends à rêver, et je me prends à écouter des chansons d’une autre époque, et les paroles si vraies d’Aerosmith de cet après-midi résonnent encore dans ma tête.
Et la bougie tremblote dans la pénombre, et je souris, et je vois ma chance et je revois nos rires, et je revois nos expériences, et je comprends, oui, je comprends, ou alors, j’essaie.
Kant et Schopi sont sur un bateau avec moi, mais le bateau est trop lourd, un de nous trois doit sauter à l’eau, qui partira ? Kant, pourquoi ? parce que ses mots sont durs, et que ma folie me fait sourire avec aigreur, et puis, Schopi me fait rire, et puis, et puis…je ne sais plus.
Et puis je délire, et je repense à lui, encore, à elle, à nouveau, à eux, tous, et je souris à nouveau, en pensant à ces mots qui contrastent avec leurs récits, avec ce cœur qu’il faut malgré tout écouter, qui ne fait pas que souffrir, mais qui fait rêver, qui fait aimer, aussi.
La raison, la raison, c’est quoi ? Un doux délire, un doux délire véridique. Le cœur, c’est quoi ? Et je me demande ce que je fais là, et ses yeux me fixent, et son visage est tendre, et l’on lit la passion dans tout son être, et je me sens si petite, et je souris, en me disant, que finalement, je ne sais rien, rien, rien, comparé à eux, mais je m’en fiche, car j’engloutis leurs paroles, j’engloutis leur savoir.
Et je souris, encore, dans la nuit, en attendant que le chocolat ait refroidi.