"L'instrument que nous allons mettre en place sera un instrument de solidarité, pas de générosité."
C'est Jean-Claude Juncker qui expliquait ainsi sa conception toute mécanique de la solidarité
Ce matin il renfonce le clou en expliquant que la Grèce doit faire davantage d'efforts
On apprend dans le même entretien que les européens (les gentils du grand film qui se tourne depuis 1957) réfléchissent à placer la Grèce sous tutelle d'un commissaire politique financier :
"La radio allemande lui a également demandé si les ministres des Finances de la zone euro avaient discuté de la possibilité de fournir une aide à Athènes, éventuellement sous l'égide d'un commissaire financier qui surveillerait l'évolution économique du pays. "Nous avons assurément discuté de telles mesures", a-t-il répondu."
On rappellera que M. Juncker est à la tête d'un état qui vit principalement de la fraude fiscale (autre billet).
Bon ce n'est pas parce que M. Juncker est mal placé pour donner des cours de gestion qu'il faut considérer comme nul et non avenu son jugement sur la Grèce.
Pour cela je préfère me fier à Paul Krugman, dans sa colonne du New York Times, qui explique que la raison de l'échec de la Grèce est l'euro, pas le comportement certes irresponsable (mais aidé par Goldman Sachs) de son gouvernement.
Pour Krugman, prix nobel d'économie, il ne fallait pas faire l'euro : en période de croissance d'un pays, sa monnaie ne peut plus s'apprécier, ce qui entraîne une bulle (immobilier espagnol alimenté par l'epargne allemande par exemple) ; en période de récession sa monnaie ne se déprécie plus ce qui veut dire que ce sont les salaires qui doivent amortir les crises.
Je lui laisse la conclusion : "But it’s important to understand the nature of Europe’s fatal flaw. Yes, some governments were irresponsible; but the fundamental problem was hubris, the arrogant belief that Europe could make a single currency work despite strong reasons to believe that it wasn’t ready."
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Heureusement, la "solidarité" européenne va sans doute nous sauver. Fortes hausse du chômage à
prévoir, sur fond de réduction des acquis sociaux.