Mais à Strasbourg, on « considère que la reconnaissance accordée aux singularités culturelles, historiques et religieuses des pays ne saurait aller jusqu'à empêcher l'accès du public d'une langue donnée, en l'occurrence le turc, à une oeuvre figurant dans le patrimoine littéraire européen ». Le tout dans un arrêt très officiel qui va probablement faire parler de lui.
Petit rapprochement amusant, le livre en question, Les onze mille verges, avait provoqué un scandale litteraro-mondain en 1907, contraignant Apollinaire à le diffuser sous le manteau.
Côté turc, l'éditeur a beau avoir tenté de montrer qu'il ne s'agit que d'un livre, lequel puise dans les techniques littéraires de quoi alimenter son sujet et qu'il ne fallait y voir qu'une oeuvre d'humour et non de réalisme, rien n'y aura fait.
De fait, la Turquie reprochait, à travers la parole d'experts, les connotations sexuelles du titre, vue comme pornographiques à tendance sado-érotiques.