Après nous en avoir mis plein la vue avec Dragon Age, Bioware récidive en livrant aux joueurs PC et Xbox 360 la suite d'un RPG de science-fiction qui avait fait la gloire des premiers temps de la console de Microsoft. Si l'on peut dire que de plus en plus de FPS s'inspirent des RPG, Mass Effect 2 est la preuve que les RPG s'inspirent également largement des jeux de shoot. Cela suffira-t-il a faire perdre son âme au RPG épique de Bioware ? Notre réponse en test...
Retour en arrière
Pour les quelques personnes qui n'ont pas eu l'occasion de jouer au premier Mass Effect, effectuons un petit récapitulatif. Dans Mass Effect donc, nous incarnions le lieutenant Sherpard, militaire humain embauché comme sorte de super-agent-secret pour enquêter sur les agissements d'un autre agent ayant visiblement trahit. Au terme de nombreuses découvertes, nous découvrions l'existence d'une race extra-terrestre ancienne prête à envahir l'univers connu, et pouvions en détruire un représentant, sorte d'éclaireur d'une armée bien plus puissante.
Mass Effect 2 commence un mois après alors que Shepard et son équipe, à bord du vaisseau Normandy, se fait attaquer puis atomisé par un énorme et étrange vaisseau appartenant à une nouvelle race antagoniste : les Collecteurs. S'en suit une longue mission durant laquelle Shepard devra parcourir l'univers en long et en large pour recruter une équipe chargée d'aller botter le train des Collecteurs chez eux.
Trombinoscope
Pas besoin d'y aller par quatre chemins, le scénario de Mass Effect 2 est décevant. Malgré les pistes et les nombreuses opportunités, le scénario qui nous est indiqué durant la première heure de jeu se déroule sans retournement de situation ou véritable surprise, plutôt décevant sachant que le premier épisode nous avait habitué à bien mieux. Il avait également été annoncé que nos actions dans Mass Effect auraient un impact sur sa suite, et il est vrai qu'on les entrevoie subtilement de temps en temps lors de rencontres avec des anciens compagnons, mais cette influence est on ne peut plus minimaliste et c'est donc là également une déception.
La bonne surprise vient de la gestion des compagnons que l'on recrute petit à petit. Si elle n'est pas aussi poussée que dans un Dragon Age Origins, elle est toutefois intéressante et ce sont ces personnages nous accompagnant tout au long de notre aventure qui constitue le véritable sel du scénario. Très différents les uns des autres, ils ne s'entendent pas tous bien et demandent qu'on leur prouve notre valeur afin de mériter leur loyauté. Au fil des heures de jeu, Bioware réussit donc à rendre ces personnages attachants à tel point qu'il est parfois difficile de gérer les relations avec eux, voir de les voir mourir...
Les choix donnés à Shepard en terme de comportement sont nettement plus vastes que dans le premier titre, et on a la possibilité d'en faire un héros comme un mercenaire sans cœur, ce qui apporte, en plus de nombreux autres choix disponibles, une touche plus sombre à un univers de science-fiction qui aurait autrement pu être un peu naïf.
RPG Minimaliste
Malgré ce rattrapage au niveau de l'histoire, les aspects de RPG ont été réduits à leur stricte minimum. Ainsi, l'inventaire a disparu au profit d'un système de recherche et d'upgrades dont la plupart sont disponibles pour le groupe entier et qui obligent à aller explorer des planètes inconnues à la recherche de gisements de minerai à forer. Bien que très répétitive, l'exploration de l'univers est intéressante et permet de tomber sur quelques missions secondaires cachées mais bien utiles et généralement très courtes.
Une guerre presque parfaite
Si Mass Effect 2 n'a d'RPG que la réputation, force est de constater qu'un effort énorme a été effectué sur le combat, qui s'élève désormais presque au niveau des ténors du genre tels que Gears of War 2. Fluide et dynamique, celui-ci est un énorme plaisir et le grand nombre de capacités disponible grâce à l'évolution des différents personnages de l'équipe permet d'aborder chaque situation sous des angles différents. Bien que l'IA des compagnons ai été améliorée, c'est encore trop souvent que l'on les surprend à se mettre à couvert du mauvais côté d'un mur, et l'utilisation automatique de leurs pouvoirs n'est malheureusement pas encore optimisée.
Terminons ce texte par un petit mot sur le volet technique. Si les graphismes ne sont pas encore parfaits, on peut dire que l'Unreal Engine a ici été très bien utilisé et optimisé, faisant disparaître les ralentissements qui pouvaient être irritants dans le premier Mass Effect. Des musiques jolies et très adaptées ainsi que des textes intégralement enregistrés à la voix apporte une touche finale à un titre déjà magnifique et contribuent grandement à l'immersion dans cet univers dont on ne voit finalement qu'un tout petit bout.
Conclusion
Beau, exaltant et dynamique, Mass Effect 2 peut décevoir par la diminution de son aspect RPG et souffre ainsi quelque peu de la comparaison avec Dragon Age sorti récemment. Néanmoins, Bioware nous signe ici un chef d'oeuvre qui fixe un nouveau palier de qualité dans l'univers des RPG d'action, un titre qui plaira aux fans de FPS comme aux afficionados de RPG et devrait réconcilier les deux dans une profondeur et un suivi qui promettent bien des heures de divertissement.