Auteur : Philip Royh
Editeur : Gallimard
Résumé :
Après onze ans de réclusion volontaire dans la campagne du Massachusetts, Zuckerman remet les pieds à New York, pour une intervention bénigne mais qui le renvoie à sa déchéance physique. Dans la ville accablée par la réélection inattendue de George W. Bush, trois rencontres vont bouleverser ses plans : Amy Bellette, vieillie et presque mourante, elle qui, dans l'éclat de sa jeunesse, fut la muse de E. I. Lonoff, son mentor ; Richard Kliman, jeune arriviste insupportable qui le harcèle parce qu'il veut révéler les secrets de Lonoff ; et puis, surtout, un jeune couple d'écrivains avec qui il envisage un échange de maisons. Et voilà Zuckerman, qui se croyait immunisé, en proie à un dernier coup de foudre. Pour Jamie, la très charmante jeune femme du couple. Va-t-il passer à l'acte? Ou se servir de ce dernier amour pour écrire encore - traduire dans une fiction les fantasmes qu'il lui inspire ?
Mon avis :Une fois encore, l'Amérique et notamment New-York sont une figure importante du livre. L'auteur exprime ouvertement son opinion sur l'après-11 septembre et la réélection du président Bush. Il illustre aussi la montée en puissance après onze ans d'éloignement des moyens de communication.
Mais le plus intéressant dans ce livre est la confrontation des "déjà plus" et des "pas encore".
" Ce ne sont pas des "déjà-plus" , perdant leurs facultés, perdant le contrôle de soi, dépossédés d'eux-mêmes pour leur plus grande honte, marqués par les privations et subissant le révolte organique que mène le corps contre les gens âgés; ce sont des "pas-encore", qui n'ont pas idée de la vitesse avec laquelle les choses se retournent."
C'est une profonde réflexion sur la création littéraire, le respect de l'auteur et une accusation contre certains critiques littéraires qui s'intéressent davantage à la vie privée de l'auteur qu'à son oeuvre.
C'est aussi un témoignage sur la vieillesse avec tout ce qu'elle comporte de dégénérescence, de faiblesses du corps et de l'esprit, de ravages de la maladie.
C'est encore de très beaux dialogues subblimés d'une passion impossible entre Elle et Lui. L'imagination permet encore à l'auteur des émotions que son corps ne peut plus assumer.