Les réseaux sociaux sont un phénomène qui dépasse désormais le simple cadre du social, pour intégrer les différentes sphères de la vie d'un individu, les imbriquer entre elles voire les fondre en une seule et même existence, virtuelle mais qui pour certains s'apparente de plus en plus au seul mode relationnel possible.
Facebook, Twitter, Friendfeed, MSN, Skype,... Jamais nous n'avons autant communiqué, et jamais nous n'avons finalement été aussi isolés, catégorisés, étiquetés. Les relations entre les hommes changent, et les personnes tendent à avoir des attitudes différentes quant à leur usages de ces réseaux. Petite tentative de classification de cet Homo Réseauticus :
- Les neo-no life : ceux qui vivent Facebook, qui pensent Twitter, qui se sentent obligés de raconter à leurs "amis" (terme ô combien galvaudé grâce à Mark Zuckerberg) leurs fabuleuses aventures, anecdotes qui malheureusement fondent comme la neige de Vancouver au soleil tant le temps passé sur son ordinateur s'accroit, loin de la réalité du monde, dehors, voyez des vrais gens, là... Comment ça, on peut dire bonjour aux gens sans les "poker" ? Les neo-no life sont en plus entraînés par leurs comparses dans des jeux sur réseau social, de type Paf le Chien, et finissent par perdre leur temps à nourrir des poissons virtuels. Marche pour à peu près tout le monde...
Les neo-no life se rencontrent aussi dans le milieu professionnel mais en général, pas très longtemps car ils passent assez vite par la case Pôle Emploi sans toucher 20 000 francs.
- Les pragmageeks : Ces individus ont tout compris, le réseau social est devenu leur moteur, voire leur gagne pain. Ils se font un nom en critiquant, étudiant, modélisant et finalement condamnant presque un mode de communication qu'ils pratiquent au quotidien, qui leur permet d'accéder à tout un tas d'opportunités IRL (in real life). Twitter est le mal, mais Twitter finalement c'est pas si mal... Marche pour une quantité chaque jour plus grande de blogueurs, chroniqueurs, même pas journalistes pour la plupart...
- Les butineurs : comme les abeilles, ils vont de réseau en réseau sans s'attarder, ne postent que rarement mais font leur miel de l'actu des autres. On compte parmi cette espèce nombre de journalistes qui se servent des réseaux sociaux comme d'une source intarissable, quoique pas toujours fiable. La plupart de ces journalistes experts du 2.0 n'ayant même pas de compte Seesmic. La honte suprème pour un neo-nolife...
- Les obligés du Web : ils n'aiment pas les réseaux sociaux, ou s'en moquent, ils sont moins experts que les pragmageeks mais ils savent que maintenant, les chasseurs de têtes sont devenus des chasseurs d'avatar, alors ils se servent des réseaux sociaux comme d'un simple CV virtuel. Ils ont le côté utilitariste sans la volonté de devenir des références. Ils veulent juste suivre la tendance pour que Roger, le neo-no life qui connait toutes les nouvelles applis de l'I-Phone avant tout le monde, ne soit pas promu à leur place.
Marche pour les demandeurs d'emploi ou les chefs d'entreprise en quête de nouveaux clients. Binôme en général avec les paranos du Web qui, obligés d'en être, verrouillent tout ce qui peut être considéré comme une donnée personnelle.
- Les egotiques du clic : ces gens là ont compris que le réseau social est une vitrine et ça tombe bien, ils adorent se regarder dans les miroirs. Ils ont créé un blog "A la gloire de moi" et leur réseau social n'est pas constitué d'amis, mais de fans, en adoration devant chacun de leur post même le plus insipide. Ils s'intéressent parfois à ce que font les neo-no life histoire de faire peuple mais dans réseau social, c'est surtout réseau qu'ils entendent. Marche assez bien pour les politiques en quête d'investiture, qui se font créer des pages sans même prendre la peine d'ouvrir un compte Facebook. On ne mélange pas les genres chez les égotiques du clic. Ca peut parfois faire un bide, comme pour l'UMP.
Bref, on le voit, il y a différentes manières d'aborder un réseau, de l'utiliser, de s'y mettre en valeur. Sur ce, je m'en vais rafraîchir le Catbook de mon chat...