mardi 16 février 2010
MILLE FEMMES BLANCHES de Jim Fergus
En 1874, à Washington, le président américain Grant accepte dans le plus grand secret la proposition incroyable du chef indien Little Wolf: troquer mille femmes blanches contre des chevaux pour favoriser l'intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles de tous les États-Unis d'Amérique... Parvenue dans les contrées reculées du Nebraska, l'une d'entre elles, May Dodd, apprend alors sa nouvelle vie de squaw et les rites inconnus des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, May Dodd assiste alors à la lente agonie de soi, peuple d'adoption...
Mon avis :
“Mille femmes blanches” est le premier roman de Jim Fergus ( Né en 1950 d’une mère française et d’ un père américain. Il a sillonné seul avec ses chiens le Middle West pendant plusieurs mois, sur les pistes des cheyennes afin d’écrire son livre).
Parti d’un événement historique, il y a bien eu un Little Wolf qui fit cette proposition à Grant qui bien entendu n’a pas accepté, Jim Fergus a imaginé une histoire parallèle où en secret le gouvernement américain aurait accepté de livrer aux cheyennes les “1000 femmes blanches” demandées contre 1000 chevaux, en espérant leur intégration pacifique dans les réserves.
C’est à travers le regard de May Dodd, une jeune femme enfermée à tort par sa famille dans un asile, que nous découvrons les habitudes et le mode de vie des indiens. Elle devient la troisième épouse du Chef de la tribu Little Wolf. Avec les femmes de son contingent, toutes plus ou moins en quête de liberté, elle va apprendre à vivre comme des squaws, mais aussi essayer d’ initier “les sauvages” à la vie dite civilisée.
Pour garder une trace de son aventure et la faire découvrir à ses deux enfants qu’elle espère retrouver, May note chaque instant important de sa nouvelle vie. Elle ne se doute pas qu’elle va offrir aux générations futures la fin tragique de son nouveau peuple.
J’ai beaucoup aimé la lecture des carnets de May Dodd. Dans des cadres magnifiques, les grandes plaines et les grandes étendues, mes émotions ont été mises à rude épreuve. Aux côtés des cheyennes, j’ai ri et pleuré. Comme ces femmes blanches si douces et si naïves, j’ai espéré que cette mission allait porter ses fruits.
J’ai aussi découvert un peuple respectueux et altruiste. Leur seul tort : être différent, trop différent. Et pour l’homme blanc tout ce qu’il ne connait pas est potentiellement dangereux. Donc il faut le détruire…..
Il m’est arrivée au fil des pages d’oublier que tout ceci n’ était qu’ une fiction. Je me suis laissée happer par la vie nomade et je me suis dit que j’aurais pu être une “Missionnaire”. J’avais beaucoup de mal à lever la tête du livre, à me dire “la suite est pour demain”.
Enfin, tout ça pour vous dire que si vous aimez l’aventure et les grands espaces: Lisez les carnets de May Dodd.
Pour ma part je pense que je lirai d’autres romans de Jim Fergus. J’ai apprécié sa façon d’écrire. C’est fluide et dynamique.
FERGUS Jim, la lettre F du Challenge ABC. CLICK