Errare humanum est. Perseverare diabolicum. Faut-il jeter le GIEC avec l’eau (tiède) du bain ? Si la graduation du thermomètre est aujourd’hui imprécise, elle n’en permet pas moins de confirmer une tendance. Nous sommes bien confrontés à un réchauffement global.
A sa façon, Claude Allègre pose le débat. A la page 20 de son dernier ouvrage, “L’Imposture climatique “, il écrit : “Oui, il y a un changement climatique, mais nous n’en connaissons pas les causes exactes et nous ne pouvons pas en prévoir l’évolution ni intervenir efficacement pour l’infléchir“.
La difficulté porte en effet sur la part de l’homme, l’effet anthropique , dans celui-ci. Là-dessus, les débats font rage. Vraisemblablement le réchauffement résulte d’une convergence de facteurs : variabilité naturelle, augmentation de l’activité solaire, éruptions volcaniques, hausse de la concentration de CO2 dans l’atmosphère . ..
Sur ce dernier point, les chiffres sont là incontestables et attestent d’une augmentation très conséquente de la concentration de ce gaz dans l’atmosphère . Il faudrait être inconscient pour penser que cette modification substantielle est sans conséquences. Reste effectivement à déterminer lesquelles.
Mais, l’essentiel du débat est-il là ? Faut-il s’interroger sur le sexe des anges quand la grande menace est à nos portes ? Depuis plusieurs années, les rapports alarmants se succèdent. Ils soulignent tous l‘ampleur des conséquences de ce réchauffement sur une espèce invasive des plus communes : l’homme.
Claude Allègre a la solution : l‘Homme s’est toujours adapté donc il s’adaptera. C’est vrai, mais à quel prix ? Tous les scénarii convergent vers un accroissement conséquent des tensions internationales pour des raisons évidentes : des matières premières de plus en plus rares, un épuisement des ressources halieutiques, une diminution et un épuisement des terres arables, une pollution croissante des terres restantes et des cours d’eau …le tout dans un contexte global marqué par une explosion démographique et des vagues de migrations d’affamés ou de réfugiés climatiques.
Certes, le GIEC, comme le rappelle un éditorial du Monde a commis une erreur lourde en écrivant que les glaciers de l’Himalaya, qui constituent le château d’eau de l’Asie et sont donc primordiaux en matière d’eau potable pour ce continent, disparaîtraient d’ici à 2035. La coquille doit être replacée dans son contexte : les quelques 3 000 pages du rapport 2007. Nul en outre ne remet en cause que cette erreur est involontaire et dénuée detoute volonté de manipulation.
Plutôt que de jeter le thermomètre sous la pression de lobbies divers (états pétroliers, spéculateurs…) qui prônent l’immobilisme afin de maintenir leurs rentes, il conviendrait de le perfectionner et de remercier les membres du GIEC pour leur engagement bénévole dans leur démarche sans précédent de recollement de milliers de connaissances dans le domaine des sciences du climat.
Certes, quelques personnalités, jouant les prédicateurs, profitent de nos inquiétudes pour se livrer à un petit marché très lucratif. Claude Allègre accuse nommément Al Gore de faire son beurre sur la peur et jette la suspicion sur l’action de Nicolas Hulot . Sacré Claude Allégre. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, l’ancien ministre lance ses accusations au moment où il est en tournée de promotion de son dernier livre “l’imposture climatique”. Business vous avez dit business ?
Claude Allègre sur RTL (15/02/10)
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