Parasite

Japon, de nos jours. Une nuit, de mystérieuses créatures débarquent sur Terre. Sous forme de ver, elles se déplacent furtivement dans les grandes métropoles et parasitent des corps humains. L’une de ses créatures tente de s’en prendre à Shin’ichi Izumi, jeune lycéen sans histoire. Il se défend mais elle parvient à rentrer dans son corps par sa main droite. Ne trouvant finalement aucune trace prouvant ça, il finit par croire à un mauvais rêve. Des crimes horribles commencent à être commis. Des gens sont retrouvés à moitié dévorés. Il n’y a aucun suspect. La population commence à s’inquiéter. Shin’ichi quand à lui découvre que le ver qui s’était introduit dans son bras est toujours là, bien vivant, et qu’il peut communiquer avec lui. Ils vont devoir apprendre à cohabiter pour la survie de l’un comme de l’autre. Les autres parasites n’en continuent pas moins leur carnage et seul Shin’ichi connaît la vérité…

Je m’attendais à lire un manga d’action pure mais j’y ai trouvé tout autre chose. Mais est-il bon pour autant?

Même si l’action et le gore sont bel et bien présent, ils ont un role défini dans l’histoire et ne sont là que pour maintenir le lecteur dans de bonnes conditions. Impossible de s’ennuyer car le scénario ne cesse de rebondir, ce qui rend la lecture beaucoup plus facile. A la base, c’est assez plaisant car on y trouve une réflexion sur l’être humain, ses instincts, ses actions paradoxales et le fait de faire du parasite le témoin direct de cette étrangeté permet au message d’avoir plus d’impact. Pour eux, l’homme est un être contradictoire dont le point de vue n’est fait que pour se déculpabiliser de ses actes. La liste de tous les points de vue serait trop longue mais ils sont tous intéressants.

Néanmoins, certains passages sont justement pénibles à lire par les dialogues trop longs et trop poussés. Plus la fin approche, plus ses réflexions s’accentuent et sont parfois incompréhensives à la longues. Mais, mis à part ce point, nul doute que ce manga fait réfléchir et la fin est surprenante mais dans le bon sens. Chacun la verra d’une autre manière mais elle est à l’image générale de cette oeuvre: surprenante. Si je l’apprécie, c’est qu’elle sort des sentiers battus.

La psychologie des personnages est bien poussée, surtout avec le héros qui évolue tout le temps. Ses premières réactions sont typiques de l’humanité face à une situation troublante mais son opinion ne cesse de changer, tout comme Migy. Cette union non voulue leur apprend finalement beaucoup de chose sur leur espèce respective. Bien qu’ils ne puissent pas vraiment se comprendre l’un l’autre à cause de l’opposition naturelle, ils cohabitent, jusqu’à une sorte de symbiose parfaite, sans qu’ils s’en apercoivent d’ailleurs. Les persos secondaires sont bons mais ne sont pas assez poussés dans leur analyse.

Le dessin est rigide, le trait grossier. On peut lui admettre un esthétisme original qui ne se retrouve nulle part ailleurs mais personnellement, je suis loin d’avoir été emballé par ce style. Les émotions sont bien retransmises, c’est l’essentiel mais bon, un peu plus de fluidité n’aurait fait de mal à personne.

Parasite est un manga à lire et même ceux qui ne sont pas fans des mangas sérieux et philosophiques pourront se satisfaire des combats et de l’hémoglobine. Comme ca, tout le monde y trouve son compte.