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Long chapelet des noms qui s’affichent au portail Waberi
Deux colonnes s’étirent d’heure en heure.
Elles sonnent le glas pour les uns, la joie d’être vivants pour d’autres.
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Ici les nuées s’amoncellent.
Elles délivrent leurs cataractes de pluies diluviennes.
Elles tentent en vain de nous laver de cette souillure.
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Jean Metellus pose sa voix sur les ondes.
Il faut qu’Haïti meure pour que l’avis d’un poète se dise.
Que reste-t-il, une fois les candélabres posés, de part et d’autre de la dépouille ?
Que reste-t-il sinon la poésie comme un chant, repris de gorges en gorges ?
Un chant, lente psalmodie rimée sur pas d’humaine défroque…
*
Elle seule accompagnait le rythme douloureux des pieds.
Elle fut l’ultime protection divine aux échines courbées sous le fouet.
Récompense que cette voix qui s’élève au midi de nos confortables demeures.
Un poète parle qui dit ce que tout le monde sait.
Qui dit la misère endémique et le désespoir quotidien.
Qui dit sans accuser la complicité tacite, dans la mort qui rode.
Port-au-Prince livré aux maquoutes en furies.
L’opulence niçoise d’un Duvalier protégé.
Et l’absence à la table des famines à endiguer.
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Long chapelet des noms qui s’affichent au portail Waberi
Deux colonnes s’étirent d’heure en heure.
Elles sonnent le glas pour les uns, la joie d’être vivants pour d’autres.
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Ici les nuées s’amoncellent.
Elles délivrent leurs cataractes de pluies diluviennes.
Elles tentent en vain de nous laver de cette souillure.
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Manosque, 16 janvier 2010
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