Les Incroyables et Merveilleuses sont un courant de mode de la France du Directoire caractérisé par sa dissipation et ses extravagances en réaction à la sombre tristesse qu'avait répandue la Terreur.
Un incroyable et une merveilleuse. Sourc
Les Merveilleuses, empruntant à l’Antiquité païenne, prétendirent s’habiller ou plutôt se déshabiller à la grecque ou à la romaine, leur toilette consistant principalement en manteaux, costumes, tuniques à la grecque. La mythologie étant à l’ordre du jour, il y eut des tuniques « à la Cérès » et « à la Minerva », des redingotes « à la Galathée », des robes « à la Flore », « à la Diane », « à l’Omphale ». Ne se vêtant que d’étoffes légères et même diaphanes, ces robes étaient trop collantes pour qu’on puisse y faire des poches, elles imaginèrent de porter le mouchoir dans un sac appelé, d’un mot grec, « balantine » ou, d’un mot latin, « réticule ». Se chaussant de cothurnes, de sandales attachées au-dessus de la cheville par des rubans entrecroisés ou des lanières garnies de perles, quelques-unes joignirent à l’adoption de ces costumes de nouvelles excentricités : la reine des merveilleuses, Thérésa Tallien ayant imaginé d’orner les doigts de ses pieds laissés à nu de bagues de prix, elles l’imitèrent et portèrent des cercles d’or aux jambes.
SourceTantôt, sur une vaste perruque blonde, elles arboraient des chapeaux immenses ; tantôt elles portaient les cheveux courts et frisés, comme ceux des bustes romains. Les reines de la mode d’alors étaient, outre Thérésa Tallien, que l’on appelait alors « Notre-Dame de Thermidor », Fortunée Hamelin, qui poussa le plus loin l’audace dans la nouveauté, Juliette Récamier, dont David et le baron Gérard ont laissé le portrait.
Merveilleuse, 1799. Source
Voulant se faire remarquer davantage, plusieurs Merveilleuses imaginèrent de se montrer, dans les promenades et les jardins publics, couvertes seulement de toilettes de gaze transparentes, de robes si légères, si diaphanes, en quelque sorte plus indécentes qu’une entière nudité, qu’on pouvait les nommer de l’air tissu. Le public s’en étant scandalisé, une réprobation générale s’éleva contre ces ultra-merveilleuses, qui furent contraintes de renoncer à ces innovations.
Parisiennes en costume d’hiver pour 1799. Caricature anglaise de Cruikshank. Source
Les incroyables et les merveilleuses préféraient qu'on les appelle incoyables et meveilleuses car ils ne voulaient pas prononcer le R comme Révolution. Ils veulent le retour de la monarchie. On vit aussi, à cette époque, plusieurs parvenues du jour, dont la fameuse madame Angot, offrir le spectacle burlesque de se travestir en merveilleuses et porter les vêtements grecs avec une risible et ridicule gaucherie.
1799 Turban au Ballon, Ceinture Croisée. Ridicule à Chiffre
tiré du Journal des Dames et des Modes
Ressources complémentaires
- Fashion as anti-rebellion
- Wikipedia
- Au temps des merveilleuses (livre)