Magazine Cinéma
Synopsis :
Les destins croisés de couples qui se séparent ou se retrouvent, de célibataires qui se rencontrent à Los Angeles, le jour de Saint-Valentin...
Critique :
Dimanche, c’était la Saint Valentin. Et comme j’aime être un gars original, j’ai décidé d’aller au cinéma voir Valentine’s day. Et oui, j’innove ! Blague à part, je fais partis des nombreux spectateurs à m’être fourvoyé en douce compagnie dimanche soir pour découvrir ce que l’affiche se plaît à exposer fièrement comme « le nouveau Love Actually ».
Avec un score des plus respectables de 52 millions de dollars de recette sur le territoire US le week-end de sa sortie, on peut dire que le pari est gagné. Ceci étant, 52 millions, ce n’est que 17 fois plus que le salaire de Julia Roberts pour ses 6 minutes d’apparition (3 millions, oui oui c’est ça). Et ces 6 minutes représentent l’équivalent de75 années de travail en ce qui me concerne (finalement, avec un peu de maths, on arrive à se comparer à des stars parfois).
Bon, un poil de cynisme et de mépris finalement pour pas grand-chose. Car Valentine’s Day n’a pas la prétention d’aller plus loin que l’objectif d’origine qui est de montrer des histoires d’amour croisées. Ça ne va pas bien loin, mais ça y va assez mollement en fait. Et oui, je sais qu’à force de tout comparer, on peut passer pour un vieux con mais il est dur de ne pas le faire des fois…
Même si dans le genre, Ce que penses les hommes n’était pas non plus fantastique, il se regardait avec nettement plus d’empathie. Idem pour Love Actually qui lui jouissait d’une réalisation sans faille et d’un rythme incroyablement plus dynamique, voire endiablé selon les dires de certains.
Avec Valentine’s Day, on expose de la star pour le plaisir. Parfois, l’alchimie prend. Ici pas. On se retrouve donc avec quelques stars complètements sous-utilisées (Jessica Alba, Topher Grace, Anna Hathaway (qui a pourtant un personnage à fort potentiel comique)…) et j’en passe.
En multipliant les angles d’attaques de son film, Garry Marshall se perd dans une réalisation feu d’artifice, brillante lors de brefs passages mais globalement en deçà du résultat que l’on aurait été en droit d’attendre. Et ce n’est même pas la faute à un aspect mielleux ou « sucré » que l’on aurait bien accepté vu le contexte (le film n’en déborde clairement pas) mais bien à son scénario qui part dans tous les sens et n'importe comment.
C’est bien simple, au bout d’un moment, le spectateur n’essaye même plus de faire l’effort de comprendre qui est le copain de qui, de la nounou, du coach du fleuriste de l’ami de la tante de l’institutrice de qui (évidemment, tous nos personnages sont liés par un lien quelconque) et regardera le film comme un patchwork pas déplaisant mais d’un classicisme navrant. Pas à un moment il n’y a la volonté de sortir des sentiers battus, de proposer une touche de folie, un passage improbable… Nada, rien, comme si le film n’avait consisté qu’à synchroniser les agendas de tout Hollywood pour les faire apparaitre dans le film.
Vous l’aurez compris, Valentine’s Day, ce n’est pas la folie furieuse. Le pire dans tout ça, c’est que le film n’est pas drôle, même pas « cute » comme le dit si bien cette nunuche de Taylor Swift (qui a un certains sens de l’auto-dérision, reconnaissons-le lui) et que la Saint Valentin est encore une fois un prétexte à faire n’importe quoi. On remplacerait la dite fête par la Saint Glinglin le film fonctionnerait tristement de la même manière.
Bref, finalement on aurait peut-être dû aller au musée de l’érotisme, au moins ca aurait été un tantinet plus audacieux que ce film bavard et sans saveur.
Sortie officielle française : 17 février 2010