Devenu un habitué des listes de Domenech, Karim Benzema ne se considère pas pour autant comme un pilier des Bleus. Le buteur de l’OL sait juste qu’il a abandonné le costume de bizuth. Et que ça l’a libéré.
Karim Benzema, la qualification des Bleus ne repose-t-elle pas essentiellement sur les épaules des jeunes dont vous faites partie ?
Non, je ne pense pas. Dans cette équipe de France, il y a déjà des piliers, comme Thuram, Henry et Makelele. Maintenant, c’est vrai qu’une nouvelle génération arrive. Le coach nous fait confiance à nous les jeunes, mais il faut continuer à travailler. L’Euro ? Comme tout le monde, j’y pense. Je l’ai dans un coin de ma tête. J’espère qu’en continuant à enchaîner jusqu’en fin de saison les bonnes performances comme je le fais actuellement, je serai sélectionné si nous sommes qualifiés pour l’Euro.
Même si vous n’êtes pas encore un pilier de ce groupe, vous y prenez de plus en plus vos aises tout de même ?
C’est clair que c’est différent de la première fois. Je suis bien, je suis mieux et ça se voit dans le jeu. Je m’entends bien avec tout le monde, mais cela n’empêche pas que je sois content à chaque fois que je suis sélectionné. Je ne suis plus un nouveau aujourd’hui. J’espère que ça va continuer comme ça pour moi. Et que je serai appelé à chaque sélection.
Voulez-vous dire que vous avez encore un doute le jour de l’annonce de la sélection ?
Oui, tout le temps. C’est comme ça : je suis jeune, donc je ne peux pas être certain d’être sélectionné à chaque fois. Ce sont toutes mes performances avec Lyon en L1 et en Ligue des Champions qui font que le sélectionneur m’appelle. Est-ce que je vais être appelé à chaque fois maintenant ? Ça je ne sais pas, on verra. Il faut toujours se remettre en question. Ce n’est que le début de la saison, il y a encore du travail à faire.
Comment vivez-vous tout le bruit autour de vous depuis le début de la saison ?
Je gère. J’ai un bon entourage, je suis bien encadré et j’ai confiance en moi. Il m’arrive aussi de discuter à Lyon avec Bernard Lacombe, qui me donne de bons conseils. Après, à partir du moment où je suis bien, où je garde la tête sur les épaules et où j’ai conscience d’avoir encore beaucoup de travail à faire, c’est tout bon pour moi. Et ça me permet de rester comme je suis.
« J’ai surtout fait attention à ma vie en dehors du terrain »
Etiez-vous vexé de vous retrouver sur le banc dimanche dernier contre l’OM ?
Non, mais tous les joueurs aiment jouer, donc je ne peux pas dire que j’étais content d’être sur le banc. Car c’est difficile de se retrouver sur le banc et en même temps d’être content. Il fallait faire tourner devant, je respecte. C’est le choix de l’entraîneur. Il y a Fred et Milan Baros aussi. Et le coach a pensé que c’était mieux de mettre Fred. C’est tout. Je suis rentré vingt minutes, j’ai essayé, comme toute mon équipe, d’inverser la tendance, mais nous avons perdu.
Vous attendiez-vous à ce que ce début de saison soit VOTRE début de saison et vous apporte autant de satisfactions ?
La saison dernière déjà, j’avais fait un bon début de saison avant de me blesser. Cette année, j’ai tout fait pour faire un encore meilleur début de saison. Maintenant, je dois ça aussi à tout le travail que je fais en dehors du terrain et à tous mes coéquipiers, qui me mettent dans les meilleures dispositions pour mettre les ballons au fond.
Voulez-vous dire par là que vous avez attaché d’avantage d’importance à votre préparation que les années précédentes ?
Non, j’ai travaillé de la même façon, mais j’ai surtout fait attention à ma vie en dehors du terrain. Notamment au niveau du repos, pour être le meilleur footballeur possible. Depuis que j’ai compris ça, ça se ressent sur le terrain.
Vous aviez intérêt à briller après avoir clamé haut et fort que Lyon n’avait pas besoin d’un nouvel attaquant car vous étiez celui-ci ?
Oui, c’est clair que j’ai dit ça quand j’avais 17, 18 ans. Je le pensais vraiment. Aujourd’hui, ça me sourit. Donc je vais continuer à faire beaucoup d’efforts.
source sport 365