J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce récit de vie. Une lecture lente s’est rapidement imposée afin de mieux savourer oui, mais surtout parce que j’aimais entendre les phrases danser dans ma tête. Je me suis surprise à en relire quelques unes, intriguée par ces phrases respirant le charme. Je cherche encore les mots pour les décrire, mais est-ce que le charme s'explique ? Alors justement, je n’en trouve pas. Je les suppose très près de la personne qui les énonce, elles dégagent une spontanéité, une fraîcheur par un phrasée différent. Est-ce l'influence d'une auteure qui connaît d'autres langues ? Je n'oserais m'aventurer à l'affirmer. L'important est que certaines chantaient à mes oreilles !
Je me suis rapidement centrée sur Marina, et heureusement ! J'ai dû m'y accrocher et très fortement, car la structure du roman m’a malmenée. Toutes ces hauts et ces bas, ces allers-retours temporels, sans logique évidente pour moi, pour mon cerveau de lectrice subjuguée qui ne nourrissait qu’un désir ; s’abandonner à une histoire. De passer d’une époque à l’autre, d’une génération à l’autre, d’un pays à l’autre, sans crier gare, ces morcellements, ce puzzle de vie, comme tout puzzle, m’a cassé la nénette. Ça m’a certainement dérangée mais je m’y suis résignée, si c’était le prix à payer pour suivre Marina, et danser avec les mots, le prix n’était pas trop élevé.
J’ai pris connaissance que l’auteure pensait à une suite, sans conteste, je serai de cette autre aventure de Marina.
Un conseil : Commencez par la fin !!! Bïa a fait un résumé des aléas de son pays par un chapitre intitulé "Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est le bordel" - 1500-1964 - Personnellement, de l'avoir lu au début m'aurait fait apprécier encore plus l'histoire. De l'offrir en dernière instance, équivaut à planter le décor d'une scène après que la pièce de théâtre ait été jouée !
Mon autre conseil, mensuel celui-là ! - plusieurs regards se sont posés sur ce livre, nous sommes le 15, c'est La Recrue du mois.