Un jeune chercheur australien est persuadé que son débit ADSL pourrait être multiplié par 100, voire 200.
L’ADSL se traîne. Sans rien changer aux infrastructures, il pourrait être au moins cent fois plus rapide. John Papandriopoulos, de l’université de Melbourne, affirme qu’il suffirait d’appliquer les deux algorithmes qu’il a mis au point. Scale et Scape (ainsi ont-il été baptisés) simplifient au maximum la gestion du spectre dynamique des signaux ADSL, afin de supprimer l’effet crosstalk, soit les interférences électromagnétiques qui se produisent lorsque plusieurs lignes téléphoniques cuivrées se croisent.
De l’ADSL à 250 Mbits/seconde
Dans une démonstration, John Papandriopoulos a réussi à stabiliser un signal DSL (Digital Subscriber Line. Parfois appelé LNA ou Ligne Numérique d’Abonné. Famille de technologies qui permettent la transmission à haut débit sur une ou plusieurs paires de cuivre en utilisant les signaux de très hautes fréquences. Ces technologies sont bien adaptées aux liaisons sur la boucle) transmis par un câble de cuivre à une vitesse de 250 Mbps (Mbits/seconde). Un tel débit représente un progrès considérable et hisse ce mode de communication au niveau de la fibre optique, voire au-delà.
Cette nouvelle technologie, qui ne réclame aucun aménagement particulier du réseau filaire existant mais simplement un changement de Modem (Équipement permettant la modulation et la démodulation d’un signal) a immédiatement séduit le professeur John Cioffi de l’Université de Stanford, considéré comme le “père du DSL”. Celui-ci n’a pas hésité à offrir à Papandriopoulos un emploi au sein de Assia, sa start-up californienne spécialisée dans la gestion dynamique du spectre DSL.
L’idée n’est pas nouvelle dans son principe, mais aucun projet n’avait réellement abouti à supprimer totalement ces interférences croisées qui demeurent la hantise des chercheurs, empêchant la technique d’atteindre ses limites théoriques. Selon Papandriopoulos, ses algorithmes sont les premiers à avoir réellement atteint leur but, tout en restant à la fois simples et pratiques, et la méthode pourrait se généraliser dans les deux ou trois années à venir.
“Il y a des années,sur les longues distances, la communication se faisait faible. C’est ce que l’on a appelé la ‘diaphonie’, explique John Papandriopoulos. Ce phénomène n’est plus un problème aujourd’hui pour les appels vocaux [grâce à des améliorations techniques, notamment un meilleur isolement, NDLR]. Mais il devient problématique lorsque l’on essaie d’augmenter la Bande passante (Capacité maximale de débit sur une liaison donnée, déterminée par les technologies de transmission mises en œuvre à l’aide des équipements situés à chaque extrémité de cette liaison).
La différence entre les deux fréquences limites d’une bande de fréquences des câbles téléphoniques en cuivre existants. Cette diaphonie dans les réseaux DSL actuels produit du bruit sur les autres lignes, ce qui ralentit votre vitesse de connexion“.
Richard Day, responsable de la société Melbourne Ventures, se montre tout aussi enthousiaste en déclarant : “Elle présente tout le potentiel pour être adoptée massivement dans n’importe quel pays doté d’un réseau cuivre“.
Alors, voudrait-on enterrer trop rapidement l’ADSL au profit de la fibre optique ?