Déjà une première remarque. J'ai l'impression que tous les trois ans, quelqu'un prend la voix sévère pour annoncer que l'heure est grave... Et que si on ne fait rien, la retraite - le système d'assurance maladie (rayez la mention inutile) risque de disparaitre Et donc on sort un plan qui fait mal à certaines catégories personnes (travailleurs du privé hier, public aujourd'hui...).
Et à la fin, après des manifestations et des coups de sangs ici et là, on voit un ministre satisfait dire qu'il a sauvé la retraite - le système d'assurance maladie (rayez la mention inutile), et tout le monde est heureux.
Jusqu'à la prochaine fois où il faudra faire des sacrifices pour sauver la retraite - le système d'assurance maladie (rayez la mention inutile).
Je ne suis pas un naïf. Je suis conscient que la situation est grave. Pas uniquement la retraite. Quand on voit la Grèce en faillite, je me dis que cela pourrait très bien arriver aussi à la France. Oui, cela hérisse certains d'entendre un Aphatie ou un H16 (l'un étant plus connu que l'autre, saurez vous trouver lequel ?) parler des déficits. Mais ce qui fut un des termes de campagne fort de François Bayrou me parait également être essentiel : comment envisager l'avenir alors que les déficits continuent à grossir et grandir ?
Aujourd'hui, les retraites, c'est 10 milliards d'euros en 2010. Et c'est 14 millions de retraités, chiffre qui augmente tous les jours.
Les retraites, c'est aussi des injustices réelles. Des retraites chapeaux qui déclenchent les pires crises de populisme épidermique, aux retraites de l'artisan ou du commerçant de village, qui a bossé toute sa vie 7 jours sur 7 et 15 heures sur 24, pour des pensions de misères.
Les solutions, il n'y en a pas 36. Entre les déclarations dangereusement utopiques de Besancenot et les excès de Laurence Parisot, il semble y avoir des justes milieux.
Pour ma part, je suis très défavorable à des pistes comme la baisse des pensions ou l'augmentation des cotisations du salariés. Est ce que le "candidat du pouvoir d'achat" les explorera plus avant ?
Après, y a la solution qui semble avoir du vent en poupe, allonger la durée de cotisation. Je n'ai jamais cru, pour ma part, au mythe de la retraite à 60 ans. Je suis sorti de l'école à 23 ans, je sais très bien que je ne serai pas à la retraite à 60 ans, si j'y arrive. Pour autant, j'ai conscience d'être un privilégié. Oui, y a du stress, et il faudra bien qu'on le traite un jour sérieusement, le problème du stress au travail.
Il faudra bien traiter également le problème de la pénibilité au travail. Le PS le demande ? Ben il n'a pas tort, l'ensemble des syndicats, même le mien, le demande...
Il y a une dernière piste, mais... Mais en parler fait passer pour un gauchiste, ce que je ne suis pas. Et je me demande pourquoi à droite on refuse d'évoquer ce sujet. Le travail est toujours celui qui est taxé. Celui qui le donne (l'entreprise), celui qui le pratique (le salarié).
Je ne sais pas comment exprimer cela, mais je trouve dommage qu'on évoque jamais le recours à la bourse pour alléger les charges sur le travail. Je suis conscient que cela dépasse le problème des retraites. Aussi le problème de la France. Mais je suis pour ma part très défavorable à des hausses d'impôts, et aux différentes hausses de taxes que pratique assidument le gouvernement. Pourquoi ne pas réfléchir, au niveau européen, à une réglementation de ces échanges boursiers.
Et au fait, la moralisation du capitalisme, cela en est où ?
Nicolas Sarkozy a promis qu'il ne passerait pas en force sur la réforme des retraites. Ca sera bien une première... Il est passé en force sur HADOPI, la suppression de la taxe professionnelle et cette réforme bâclée et centralisatrice des collectivités territoriales, la pub sur France Télévision, la taxe carbone, etc, etc... Mais il ne le fera pas cette fois ci...
Croyons le. Et attendons la suite. Calmement, posément... Sans caricature ni conservatisme, mais avec vigilance quand même...
Que cela ne soit pas encore une fois la classe moyenne qui sauve à elle seule le régime des retraites...