Flattr un bon modèle, mais à compléter

Publié le 15 février 2010 par Galuel
Philippe Scoffoni tient un blog sur les logiciels libres que je vous invite à inscrire dans vos flux de news. Cette semaine, Philippe, déjà formé et intéressé à la problématique monétaire, nous informe sur l'émergence d'une offre très intéressante pour la communauté des créateurs de contenus libres de droit ou contributeurs bénévoles, que nous sommes tous à des degrés divers (blogueurs, développeurs Open Source, artistes, écrivains, cuisiniers, ménagers, chauffeurs etc...). Il s'agit de Flattr :

Le principe va vers l'économie du don. Le créateur ou contributeur libre ne vend pas, mais il n'en accepte pas moins les dons. Flattr est une très bonne initiative qui en résumé vous dit que nous pouvons décider d'attribuer par exemple 10 euros / mois à notre "budget don", et cliquer sur le "bouton Flattr" trouvé ça et là sur les blogs / sites de nos fournisseurs de contenus libres favoris. Le principe est alors qu'à la demande du receveur Flattr fait le bilan de l'ensemble des dons faits (par exemple 100 dons) et donne alors 10/100 = 10 centimes à chacun de ces contributeurs. C'est ensuite la somme de ces micro dons qui fournira un don global au receveur.
L'avantage par rapport à la solution PayPal est limpide : un seul transfert global du donneur, et une seule demande du receveur, et donc le micro don ne sera pas taxé à 33% comme il l'est actuellement sur PayPal pour 1 euro versé. Flattr se propose donc d'offrir une "chambre de compensation" de micro transactions, évitant ainsi la taxation abusive.
Maintenant le système est incomplet dans sa description. En effet chaque donneur est aussi un producteur et donc un receveur potentiel (on voit bien dans le schéma présenté l'asymétrie biaisée du système, où on a des donneurs d'un côté et des receveurs de l'autre...).
Aussi on imagine bien que ces acteurs à la fois consommateurs et producteurs, peuvent très bien décider de ne jamais retirer les sommes ainsi déposées et récoltées pendant de très longues périodes, parce que ce qui est reçu doit pouvoir aussi servir à donner à son tour, et qu'on ne retirerait alors que ce dont on a besoin pour faire des transactions en dehors de ce système.
Mais alors si Flattr ou le receveur qui ne donne pas en retour au sein de ce système ponctionne sur ces transactions ne serait-ce qu'un minimum des sommes déposées sans les remettre en jeu (ce qui fatalement arrive dans tout système ainsi constitué, cf l'histoire de la monnaie depuis 10 000 ans, ça s'appelle la thésaurisation, qu'il faut prendre en compte...), alors la masse de monnaie initialement injectée, subira une déflation lente forcée.
A moins qu'une quantité de monnaie soit continuellement injectée de façon stable dans le système, et on en revient fatalement à la solution du Dividende Universel, en dehors de la laquelle, tout système monétaire à monnaie limitée finit fatalement par s'effondrer sous la pression de la thésaurisation.
Une solution pour Flattr serait de se constituer en Banque à actions individuelles (et non capitalistiques) à but non lucratif, et dont les statuts prévoieraient qu'une ponction de disons 5% / an du capital initial, sur le capital géré, alimenterait le capital de la Banque, à partir de quoi un EFFET DE LEVIER DE 2 seulement SOIT LARGEMENT TRES EN DESSOUS DU SYSTEME OFFICIEL ACTUEL, permettrait de réinjecter 2x5% = 10% du capital initial dans le système en parts égales pour tous les utilisateurs / actionnaires individuels, augmentant ainsi la monnaie du système d'une base de 5% / an.
Voici le schéma :
Ensuite la règle devrait imposer qu'on ne puisse pas retirer du système plus de 45% / an de son compte qui est alors constitué de 50% en capital, 45% de monnaie retirable et 5% servant de base au Dividende Universel annuellement réinjecté.
Le système est alors mathématiquement FRACTAL, et une fois initialisé, ne peut pas s'effondrer, la déflation maximale étant de l'ordre de l'effet de levier c'est à dire au maximum de 2, et le Dividende Universel assurant une répartition parfaite des mouvements fluctuants entre les membres.