Vous n'aurez qu'à me digérer, rien de plus. Je tiens bon je suis vôtre. Pourquoi n'aurez-vous pas besoin de mâchoires de requin? Parce que c'est fini. Je suis doux,maintenant, comme le quai du départ, comme une gare nostalgique avec des trains perdus qui reviennent sans partir...
Ne pas bouger... Finir! Limiter l’orbite de son être. En me digérant vous connaîtrez d'abord la très froide immortalité.Un infini de marbre. Bienvenue. Mais ensuite, c'est le contraire de la profiterolle, le coeur chaud, brûlant fera fondre la glace. Si vous saviez comme je vous aime!
Il faut digérer les gens d'affection sans crainte ni pastilles stomachiques. Ca va tout seul. Comme une coque une huître, une palourde. Je suis un impossible, comme tout un chacun: un oeuf de baleine, un chien écailleux. Alors, c'est très digeste... vous le savez, d'ailleurs. Comme vous savez que je vous aime!
En ma mangeant vous comprendrez: j'ai le goût noir! Comme l' obscurité d'un sanctuaire oublié, avec l'encens moisi, les mousses savoureuses. Un parfum d'obsidienne et de champignon sec. Alors, comprenez-moi: Vous n'aurez qu'à me digérer. Rien de plus.