Il n’est un secret pour personne que le DVD n’est pas au sommet de sa forme : piratage, baisse de prix et ventes qui ne décollent pas, la vidéo est en berne et principalement aux Etats-Unis. Pour sauver la vidéo, les moyens de substitution au DVD se développement bien, et ce depuis plusieurs années. Vod et Blu-Ray sont les fers de lance de ce renouveau avec, à plus long terme, la 3D.
Pour autant, les studios ne peuvent pas lâcher du jour au lendemain ce support qui représente encore un bon paquet de recettes. Aussi apprenait-on la semaine dernière que Disney souhaitait réduire la fenêtre d’exploitation en salles pour le prochain Tim Burton.
Au bout de seulement trois mois au lieu de quatre après sa sortie en salles, Alice in Wonderland sortira en DVD. Début juin au lieu de début juillet, quand les Américains regardent encore des films chez eux et ne pensent pas qu’à aller à la plage. Si on déjà vu l’initiative avec Gi Joe, toucher à la fenêtre d’exploitation est un pas difficile à franchir car plane ensuite le risque de se faire mener la vie dure par les exploitants. Rappelons que si en France la chronologie des médias est strictement encadrée par l’Etat, dans les pays anglo-saxons elle est simplement définie contractuellement.
La réaction des exploitants ne s’est pas faite attendre. Au Royaume-Uni, trois groupes de cinémas – Odeon, Vue et Cineworld – menacent de boycotter le film malgré le fait que, selon Disney, 97% des entrées d’un film ont lieu pendant ses 8 premières semaines. Et les menaces ne sont pas en l’air, puisque dans ces cinémas le matériel promotionnel a été retiré et les réservations suspendues. Un risque de grosses pertes pour Disney.
Si ce genre d’initiative reste ponctuel, on voit que les studios sont prêts à risquer gros pour sauver ce qu’il reste de leurs ventes DVD. Mais rendre systématique un raccourcissement de la chronologie des médias ne changerait pas la donne, puisque cela revient à déshabiller Pierre – les salles de cinéma – pour habiller Jacques – la vidéo.