Chercheur au CNRS, il refuse une prime en signe de protestation

Par Actualitté
Récompensé pour ses travaux de chercheur en biologie au sein du CNRS, François Bonhomme vient de faire savoir au ministère, dans une lettre rendue publique par le Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS-FSU), qu’il refusait la prime de 15 000 euros qu’on se proposait de lui verser. C’est en signe de protestation contre la politique actuelle menée par le ministère de l’Enseignement et de la Recherche que M. Bonhomme a demandé que l’on reverse sa prime à la Fondation de France.
Il souhaite dénoncer la mise en place d’une politique de mise en concurrence des chercheurs sur le territoire français alors que, dans chaque laboratoire, ce ne sont que contractuels qui servent les intérêts de quelques chercheurs titulaires. Cette vision de la recherche n’est pas la sienne.
Dans sa lettre, M. Bonhomme déclare : « Je ne suis pas du tout partisan de la politique de différenciation salariale qui est en train de se mettre en place dans la recherche publique française », rapporte l’AFP. Suivant les pas d’un autre collègue qui avait déjà refusé sa prime à l’automne dernier, il demande l’embauche massive de chercheurs titulaires pour mettre fin à la précarité qui règne dans le monde de la recherche publique.
Sans vouloir prôner « un monde égalitaire », M. Bonhomme ne trouve pas sain que l’on encourage à outrance la concurrence directe entre les différents chercheurs. Les milles petites mains de la recherche, obligées de se contenter de CDD à répétition ne sont, dans ce cadre, aucunement reconnues. Cette situation est proprement injuste d’un point de vue social comme d’un point de vue salarial.