La musique commence et s'est comme si je me retrouvais de nouveaux sur Pandora, bercée par la voix de Sam, yumi, Worthington. Hier soir, pour mon troisième visionnage du film en salle (à Janzé dans un cinéma à salle unique fraichement équipé de l'attirail 3D) c'est de nouveau plaisir solitaire : juste moi armée de mes super lunettes 3D (les mêmes que celles by Gaumont, que je trouve trop lourdes : douleurs nasales) face à l'écran avec mon cher Jakesully à presque porté de mains (satané 3D) en essayant de faire abstraction de la centaine de spectateurs derrière moi. Comme je m'y attendais pour un samedi soir, et au vue de mes deux précédentes expériences, la salle était pratiquement pleine. Est-ce la peine de préciser que ce film est sortie depuis plus de huit semaines maintenant...
Lors de ma deuxième plongée sur Pandora (au Pathé à Nantes), j'avais été surprise de trouver tant de monde à une séance de 15h, pour un film sortie depuis plus de 6 semaines. Tout comme le 14 janvier dernier, lorsque j'ai vue le film pour la première fois, au Gaumont à Rennes, la plus grande salle était très remplie, surtout pour une séance de 18h.
Avec le recul, cela fait pas mal d'années que nous n'avions pas eu de rendez-vous cinématographiquement épique depuis le dernier volet magistral du Seigneur des Anneaux (2003 déjà... snif). C'est maintenant chose faite avec la dernière création toute droit sortie de l'imagination sans limites de James Cameron qui nous prouve, encore une fois, qu'il est un véritable créateur d'univers/grand metteur en scène/faiseur de rêve au même titre que Spielberg, Lucas, Burton ou Jackson (ok, les 2 derniers sont plus des adaptateurs d'univers pré-existant mais c'est tellement fucking good que...). Comme pour les précédentes sagas, pas de stars au générique. La star du film, c'est... le film... ses images et Cameron. Comme Viggo Mortensen, Orlando Bloom et autres Harisson Ford, nul doute que nous n'oublierons pas de si tôt les noms de Worthington et Saltana. Souhaitons leurs le même succès que Leonardo Di Caprio et Kate Winslet à leur époque.
Lors de mon premier visionnage du film, je dois dire que j'ai été déçue. Trop d'attente. Trop de tapage/bouche-à-oreilles positif qui fait monter la barre très haut. De plus, il s'agissait de ma première expérience 3D, mais j'avais une idée très précise de ce que le film devait me faire ressentir basée sur mes multiples expériences au Futuroscope. Or, cela n'a rien à voir. En effet, James Cameron ne nous envois pas de projectiles divers et variés perpétuellement dans nos mirettes. En fait le problème est que les effets spéciaux étaient tellement parfaits que je n'avais pas l'impression de découvrir un nouveau monde imaginaire mais un bien réel, tout comme ses habitants.
Cependant je tiens à signaler combien je suis devenue complètement lesbienne (à part mes passages hétérosexuels à chaque apparition de l'humain Worthington à l'écran bien sûr) pendant 2h40 de film en découvrant le personnage de Neytiri. On reconnaît là le Cameron's Style, combien il aime ses actrices qui interprètent toujours des rôles de femmes fortes : Rose (Titanic), Ripley (Aliens) interprétée par Sigourney Weaver que l'on retrouve, clin d'œil, dans Avatar, Sarah Connor (Terminator)... Neytiri ne déroge pas à la règle, elle est vraiment éblouissante. Le jeux de Zoë Saltana est vraiment bien rendu par les ordinateurs et n'est en rien dénaturé, je trouve même qu'ils l'ont magnifiée. Elle est encore plus belle en en images de synthèse. Néanmoins, le travail qu'elle a accomplie en amont du tournage est impressionnant : apprendre à mouvoir son corps différemment, gagner en grâce-rapidité-agilité, perfectionner l'art du tir à l'arc et monter à cheval (et je ne parle même pas de l'apprentissage de la langue des Na'vis), sont autant d'aptitudes indispensables pour que lors du tournage ses moindres faits et gestes et même ses émotions soient retranscrits de la façon la plus fidèle par les logiciels de performance capture à la manière du travail effectué en 2002-2003 pour le personnage de Gollum dans le Seigneur des Anneaux. Je trouve que la prestation de Saltana aurait méritée une nomination aux Oscars là où la double nomination des deux actrices de Up In The Air avec George Clooney, m'est complètement incompréhensible.
Ce que je retiens également de ce premier visionnage c'est le soucis de réalisme (un comble pour un film crée visuellement de toutes pièces) en ce qui concerne les jambes atrophiés de Jake. Cela place la barre très haut pour les prochaines œuvres ciné ou télé qui mettront en scène une personne en fauteuil roulant. Je ne pouvais décrocher mon regard de ces dernières mais aussi de l'interprète dont le corps fond comme neige au soleil à mesure qu'il passe ses journées dans son avatar. Alors que le monde "réel" et celui au milieu du peuple Na'vi se mettent à se confondre, c'est comme si le héros laissait complètement à l'abandon son enveloppe humaine, rongée par le doute. Autant le personnage de Neytiri m'émeut et m'éblouit à pratiquement chaque plan, autant Jake dans son avatar beaucoup moins. On ressent vraiment l'amour de Cameron dans le soucis du détail en ce qui concerne la charmante Na'vi. Moins dans son pendant masculin bleuté. Il faut attendre de retrouver sa version humaine pour être réellement touché par son interprétation, certes un peu brute de décoffrage parfois, mais qui atteint néanmoins son paroxysme à la fin de l'histoire avec la rencontre entre la belle et l'enveloppe humaine de son prince (I see you...rs really you). Le regard qu'il lui jette me prends le cœur à chaque fois (comment ça, moi girly ?!?).
Je suis probablement plus touchée par la condition de Jake que la moyenne car j'ai dû passer par la case "fauteuil roulant" durant une période de ma vie (d'ailleurs la peinture en haut de la page de mon blog date de cette époque). Rien de comparable avec lui, je savais que j'allais remarcher. C'était juste le temps nécessaire à mon corps de se réparer cependant il fût suffisant pour voir le regard que les gens portent sur vous, la pitié, le dégoût, la gène. Si vous avez le malheur de leur sourire, ils vous prennent pour un fou : Comment ça, ça souri un handicapé ? C'est capable d'émotions ?!? Mais pourquoi elle sourit ? Elle devrait être complètement apitoyée sur sa petite personne... Ce qui nous est inconnu, nous fait peur : je ne sais plus qui disait ça mais c'est tellement vrai. Tout ceci pour en revenir au personnage de Jake dont la condition m'a personnellement touché tout comme son côté combatif envers en contre tout bien qu'il n'est pas une grande opinion de lui-même ("c'était Tommy le génie de la famille") jusqu'à s'être fait tatouer "Born Loser" sur le bras gauche. Il ne veut cependant pas être un assisté. Il se bat pour ses convictions. Trait de caractère que l'on peut voir bien plus dans les premières scènes du film, sur terre, qui ont été hélas coupées au montage.
Même si je n'adhère pas autant à l'avatar de Jake, force est néanmoins de constater la qualité du travail effectué par les specials effects nerds grâce à la précision de la performance capture des acteurs, qui ne l'oublions pas sont la base de ces images. Leur ancêtre, Messire Gollum (dont la question de la possible nomination à l'Oscar de son interprète, Andy Serkis, avait déjà fait polémique), ferait pâle figure à leurs côtés notamment au niveau du grain de la peau. Preuve que Cameron a crée une véritable avancé entre 2003 et 2009.
Avatar est en fait plus qu'un film, visuellement c'est un conte de fées, porte ouverte sur un monde parallèle aux tons bleutés inspirés de nos fonds marins avec ces magnifiques couleurs fluorescentes qui se révèlent à nos yeux la nuit venue (les documentaires réalisés par Cameron sur les abysses des océans ces dernières années l'on certainement inspirés). Pandora est remplie de poésie et les lunettes 3D nous donnent l'impression d'en faire partie. Nous n'avons plus l'impression de regarder un écran mais d'être devant une fenêtre ouverte sur un autre monde. C'est comme si nous étiez devant un aquarium géant, cherchant le moyen de plonger parmi les poissons. Récemment j'ai pu voir la dernière création de l'usine à rêves Disney, La princesse et la grenouille qui signait son grand retour à la 2D (mais la 3D n'y aurait rien changé) et je dois bien avouer que leurs contes de fées ne me font plus rêver. La magie n'est plus, James Cameron leur a volé leur recette. PIRATE !! Non visionnaire.
#1 : Autant en emporte le vent (1939) = 202 044 600 entrées#2 : Star Wars : Épisode 4, Un nouvel espoir (1977) = 178 119 600#3 : La Mélodie du Bonheur (1965) = 142 415 400#4 : E.T. l'extraterrestre (1982) = 141 854 300#5 : Les 10 Commandements (1956) =131 000 000#6 : Titanic (1997) = 128 345 900...#20 : Avatar (2009) = 84 383 200 entrées...#28 : The Dark Knight (2008) = 74 282 100...#45 : Pirates des Caraïbes 3 (2006) = 64 628 400...#51 : Le Seigneur des anneaux 3 (2003) = 61 538 100
Pour voir l'intégralité du TOP 100, allez sur le site mojo.com. Il est intéressant de constater que la plupart des dix premiers films datent des années 60-70, une époque sans internet et les jeux vidéos, ce qui peu expliqué l'importante fréquentation des salles de cinéma. Sinon il faut savoir que Avatar a tenu 7 semaines numéro un du box-office américain avant d'être battu par Dear John (adaptation d'un roman de Nicolas Sparks) et de descendre en quatrième position cette semaine.
BONUS : Avant même la sortie d'Avatar au cinéma, la série animée South Park en avait fait une parodie intitulée Dances with Smures...
Pour rester dans le domaine des parodies, voici cette libre ré-interprétation de Dale Obrochta, intitulée : Avatar balloon animal.