Magazine Environnement
Un important rapport vient d’être déposé, par un groupe de chercheurs et intellectuels, à la Commission du Commonwealh. Pendant deux ans, ce comité a réfléchit sur la promotion de la paix dans le monde. « On apprend ainsi que les gens sont mécontents parce qu'ils sont pauvres et impuissants ou bien parce qu'ils appartiennent à des groupes (ethniques, religieux, économiques) auxquels on manque de respect. » Selon eux, nos sociétés enferment les individus appartenant à ces groupes dans des catégories simplistes et, très souvent nos sociétés font preuve de cynisme à leur égard. Pourquoi? C’est dans leur intérêt et cela permet de maintenir des conflits.
Selon les auteurs, « les individus appartiennent simultanément à de nombreuses catégories (famille, langue, intérêts personnels, idéologie politique) […] Le minimum, poursuivent les auteurs, serait que les autorités qui cherchent à maintenir la paix entre les communautés ne renforcent pas le pouvoir des individus à l'origine des dissensions. On pourrait démontrer qu'en Grande-Bretagne et aux États-Unis, les tentatives de mobilisation contre le terrorisme […] ont parfois pour effet pervers d'amplifier la voix des extrémistes islamistes […]. Les conceptions fondées sur la religion compliquent la tâche des musulmans laïcs qui veulent s'élever contre le terrorisme et la violence. »
Opinion
Curieusement, on lisant cette nouvelle, j’ai fait le parallèle avec la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables. Pourquoi la société, le politique et les médias (composés trop souvent de « grands journalistes dogmatiques ») renforcent l’exclusion des groupes ethniques et religieux du Québec. En ce sens, les raisons évoquées par ce groupe de chercheurs sont éclaircissantes, si je les transpose dans notre société. J’ajouterais, qu’il peut être possible de dépasser le jugement simpliste envers eux, mais cela implique de vouloir comprendre « l’étranger » en respectant les différentes façons de concevoir la vie privée et publique, et là, je ne parle pas de respecter les extrémistes et intégristes religieux ou laïcs.
Entre le tout laïc et le tout religieux, il faut bâtir, au milieu, la paix entre ces groupes, mais à l’extérieur de la catégorisation simpliste et le balancement extrême d’un côté ou de l’autre. Mais, notre société veux-t-elle vraiment créer des espaces où tout un chacun peut s’exprimer (libertés d’expression) librement et ainsi combattre l’exclusion de certains groupes du discours social ? À écouter les réactions de la Commission Bouchard-Taylor, je crains que certains Québécois sclérosent les groupes ethniques et religieux en faisant preuve de cynisme à leur égard. Donner le droit de parole à un groupe pour mieux le ridiculiser par la suite, ne favorise pas la promotion de la paix dans un processus de consultation « démocratique ».
Source : Courrier International