Une très belle collection d'objets d'art un peu à l'étroit entre les murs de l'institut du monde arabe.
Nous ne reprendrons pas ici les superlatifs déversés par la presse sur la collection Khalili dont 471 pièces de haute volée sont exposées à l'IMA jusqu'au 14 mars 2010. Il est vrai que les manuscrits et enluminures, points forts de la collection, sont particulièrement impressionnants. Le succès d'audience de l'exposition aboutit hélas à quelque chose d'étouffant car, dans les espaces assez peu généreux qui lui sont dévolus, on se presse et on s'entasse. De même, le lien entre l'évolution des arts de l'islam et l'histoire de ce dernier, malgré le caractère très exhaustif de la collection, apparaît mal. On ne comprend pas bien comment les techniques et les sujets d'inspiration sont passés d'un pays à l'autre, en fonction peut-être des pérégrinations du califat, ni quels canaux furent empruntés pour que les influences se diffusent. Mais ce n'est pas grave : la qualité des objets fait oublier le reste. Il est possible que le succès exceptionnel de l'exposition soit dû à la personnalité du collectionneur : un juif féru d'art musulman qui tente d'oeuvrer à la compréhension et la réconciliation entre ces cousins souvent ennemis. Ce contexte a contribué à la publicité de l'événement, chance que n'a pas eu l'exposition au Louvre, il y a trois ans, des trésors moghols de la collection de cheikh Nasser al-Sabah, dont la qualité, osera-t-on le dire, était supérieure mais qui a moins marqué les esprits.