Réforme du capitalisme

Publié le 14 février 2010 par Patjol
L'expérience l'a montré : Une banque peut faire faillite, mais pas le système bancaire qui est indispensable parce qu'il finance l'économie en transformant les dépôts en crédits.
Le sauvetage des banques était donc absolument nécessaire, mais ce côté central de la finance dans l'économie justifie aussi une régulation forte.
Les banques ont plus qu'été sauvées. Les pouvoirs publics ont eu tellement peur d'une grande récession comme celle des années 30 ,qu'ils sont allés très loin dans l'aide aux banques et la baise des taux. Sauf dans la zone euro, où les taux d'intérêt n'ont pas été totalement annulés. Les banques ont bien sûr profité de cette situation inédite en se redressant de manière spectaculaire, en particulier grâce à la spéculation. En ce moment, c'est la dette grecque qui souffre de cette spéculation. Il y a fort à parier que bientôt la cible va changer.
Depuis un an, ce sont les ménages, les chômeurs et les finances publiques qui paient ce sauvetage et la santé insolente des banques.
Il est donc plus que jamais nécessaire de réformer le capitalisme, avec pour premier objectif d'éviter qu'une telle situation se reproduise. Les bonus des traders et les paradis fiscaux, c'était l'urgence mais c'est très superficiel. Ce qui est aussi nécessaire mais  beaucoup plus fondamental, c'est :
  • de limiter le levier de l'endettement qui permet par exemple à des rapaces de racheter des entreprises avec très peu d'apport,
  • d'améliorer la concurrence entre banques notamment en surveillant leurs parts de marché,
  • de séparer destinées aux ménages, à protéger, et les activités plus spéculatives,
  • de limiter la taille des banques pour qu'aucune ne soit trop gorsse pour pouvoir faire faillite.
Bien sûr, cette réforme en profondeur doit se faire en faisant attention à ne pas paralyser l'économie, par exemple en resserrant le crédit. Les normes comptables (actuellement Bâle 2) ont pour rôle de limiter la prise de risque tout en favorisant le crédit, notamment destiné aux petites entreprises. La régulation financière doit aussi être homogène d'un pays à l'autre. Pas forcément uniforme, mais l'homogénéité permettra d'éviter les distorsions de concurrence. Le fait que les Etats-Unis de Barack Obama s'engagnent dans cette réforme est bon signe de ce point de vue mais, de toutes façons, c'est un processus qui prendra plusieurs années.