J’ai trouvé fantastique le face-à-face « Gérard Depardieu-Benoît Poelvoorde » !
Comme tous les acteurs à la fibre comique, une profonde sensibilité et un cynisme cinglant se dégagent de la personnalité de Poelvoorde. Il est, pour info, l’un de mes acteurs préférés pour toutes les qualités que je vais énumérer ci-après : drôle, sarcastique, sensible, violent, authentique. De Podium à Entre ses mains, chacun de ses rôles s’inscrit dans le registre complet des grands acteurs — ce qui lui permet ainsi d’assumer et d’affronter Depardieu, géant du cinéma français dont la force du jeu et la présence à l’écran ne sont plus ni à prouver, ni à démontrer, tellement sa filmographie est éclectique et inégalée.
RÉSUMÉ : Alors qu’Alexandre Dumas et Auguste Maquet, son nègre littéraire, sont au sommet de leur collaboration, Maquet décide se laisse entraîner dans une situation d’imposture en se faisant passer pour Dumas afin de séduire une jeune révolutionnaire qui n’aspire qu’à faire sortir son père de prison. Entre les deux hommes, un affrontement de deux types : l’affrontement social du « Nègre » dans l’ombre du « Maître » adulé des foules (déjà de son vivant) et l’affrontement de deux hommes désirant conquérir (le premier par Amour — le second par Orgueil) la même femme.
Entre force animale des deux protagonistes (à la fois complices et rivaux) et élégance de l’éducation, le scénario fondé sur une histoire d’amour, un peu lent au début il est vrai, vous capte et ne vous lâche plus.
Une mention toute particulière à Dominique Blanc (comédienne, égérie du réalisateur Patrice Chéreau, se faisant, à mon avis, beaucoup trop rare sur les écrans) qui, comme toujours, est excellente en femme de tête, secrétaire et compagne de l’écrivain de génie, aux relents féministes bien trempés ! Elle écrase littéralement Mélanie Thierry dans le rôle de l’Amoureuse dont le jeu manque singulièrement de justesse par rapport à celui de ses aînés..