En effet, l’exposition nous présente environs 450 objets qui illustrent les différentes facettes de cette cité de l’Ancien Mexique, classée aujourd’hui comme patrimoine mondial par l’UNESCO. Elle prend son essor vers le 4 siècle pour s’éteindre vers 850 après J.Ch. Sa prospérité semble basée sur l’exploitation de l’obsidiienne, pierre dure omniprésente et sur ses liens avec les autres cités nahuatl qui vont partager son déclin. La culture de la cité continue de rayonner après sa disparition, comme le témoignent différents objets de Mayas et, surtout, des Aztèques , quelques siècles plus tard.
Les récentes découvertes ont permis de mieux appréhender les logiques politiques et religieuses de cette cité. On est loin, bien sûr, des certitudes historiques. L’aspect guerrier (plutôt civil) du pouvoir semble toutefois apparaître plus clairement alors qu’il était jusqu’à présent occulté par la domination apparente des prêtres. Pourtant c’est bien les considérations cosmogoniques et religieuses qui déterminent le visage architectural de la cité ( une maquette l’illustre) et qui rythment une vie rituelle intense. Outre les objets liés aux sacrifices humains, qui provoquent un frisson instinctif oscillant entre une nuance de réprobation et la curiosité, l’exposition nous présente le panthéon des dieux vénérés, des fresques fabuleuses illustrant l’iconographie mythologique de la cité (jaguars , serpents à plumes…) et des objets -offrandes aux divinités.
Cette superbe découverte se mérite avec beaucoup de patience . Le temps de se poser quelques questions métaphysiques sur la signification des mots “coupe file” indiqués sur le billet acheté en ligne… Bon courage.
Jusqu’au 24 janvier 2010 Commissaire général : Felipe Solis (1944-2009)Scénographie : Jakob Macfarlane architectes
Musée du Quai Branly