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Exposition Teotihuacan, la cité des Dieux au Musée du Quai Branly

Publié le 23 janvier 2010 par Regardscurieux

Affiche Teotihuacan, la cité des Dieux au Musée du Quai BranlyDernier rush vers Teotihuacan! L’exposition sur la cité des Dieux aura été l’enigme favorite de cette rentrée. Cela stimule le brin d’esprit sacrificiel  qui dort en chacun de nous et me voilà,  bravant le froid, prête à attendre pour y accéder… Récentes découvertes, objets curieux et raffinés, des pièces exceptionnelles inconnues en Europe, un parcours thématique bien agencé, finalement les ingrédients du succès sont réunis. Et qui plus est, au terme de la visite, il subsiste encore une belle part de mystère qui nous invite à poursuivre nos explorations.

En effet, l’exposition nous présente environs 450 objets qui illustrent les différentes facettes de cette cité de l’Ancien Mexique, classée aujourd’hui comme patrimoine mondial par l’UNESCO. Elle prend son essor vers le 4 siècle pour s’éteindre vers 850 après J.Ch. Sa prospérité semble basée sur l’exploitation de l’obsidiienne, pierre dure omniprésente et sur ses liens avec les autres cités nahuatl qui vont partager son déclin. La culture de  la cité continue de rayonner après sa disparition, comme le témoignent différents objets  de  Mayas et, surtout,   des Aztèques , quelques siècles plus tard.

Les récentes découvertes ont permis de mieux appréhender les logiques politiques et religieuses de cette cité. On est loin, bien sûr, des certitudes historiques. L’aspect guerrier (plutôt civil) du pouvoir semble toutefois apparaître plus clairement alors qu’il était jusqu’à présent occulté par la domination apparente des prêtres. Pourtant c’est bien les considérations cosmogoniques et religieuses qui déterminent le visage architectural  de la cité ( une maquette l’illustre) et  qui rythment une vie rituelle intense. Outre les objets liés aux sacrifices humains, qui provoquent un frisson instinctif oscillant entre une nuance de réprobation et la curiosité, l’exposition nous présente le panthéon des dieux vénérés, des fresques fabuleuses illustrant l’iconographie mythologique de la cité  (jaguars , serpents à plumes…) et des objets -offrandes aux divinités.

figurines gigognes
Pour ma part j’ai été fascinée par les objets originaux (souvent des sculptures en terre cuite) dont la signification exacte nous échappe et qui appellent à notre imagination. Tel est le cas des petites figurines gigognes, dont les intérieurs abritent d’autres figurines minuscules, tout un petit monde. Serait-ce un essai de percer à jour le monde intérieur personnel? Une forme d’anatomie? Un témoignage des présences divines? ou encore une mappe monde de nos besoins?

Cette superbe découverte se mérite avec beaucoup de patience . Le temps de se  poser quelques questions métaphysiques sur la signification  des mots “coupe file” indiqués sur le billet acheté en ligne… Bon courage.

Jusqu’au 24 janvier 2010
Commissaire général : Felipe Solis (1944-2009)
Scénographie : Jakob Macfarlane architectes
Musée du Quai Branly

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