C'est au rythme que l'on reconnait un véritable écrivain. Camille de Villeneuve en est à ses débuts (prometteurs d'ailleurs) et j'ouvrirai volontiers son prochain roman. Mais je referme celui-là avec un soupir.
J'aime pourtant lire. Mais là ... cette saga me fait l'effet d'un égarement en campagne profonde du coté de chez Swann ou de la propriété du Grand Meaulnes. Avec le sentiment d'une erreur de destinataire : on s'adresse à moi comme si j'étais productrice d'une émission de séries télévisées.
Je ne pouvais pas m'empêcher d'en faire constamment une double lecture. Après avoir mentalement établi le casting idéal je coupais par-ci, de là. Je scénarisais les chapitres, ne parvenant pas à rester à ma place de lectrice. Je n'ai donc pas été portée par l'histoire. Peut-être que mon avis aurait été différent si je n'avais pas lu il y a longtemps Au plaisir de Dieu de Jean d'Ormesson. Et sans doute que ce livre conviendra à une forme de lectorat, patient et désireux d'une promenade joliment écrite dans le XX°siècle.
S'il ne m'avait pas été envoyé par ELLE dans la sélection du mois je l'aurais très vite lâché. Il y en a tellement de meilleurs que mon engagement dans ce jury me prive (temporairement) du temps d'ouvrir ! A propos, j'aimerais bien connaitre les titres des deux autres romans ln compétition dans la sélection de janvier. On ne nous dit pas tout ... même si ...
Le plaisir de la lecture arrive intact au rendez-vous. Ouf !
Les insomniaques, de Catherine de Villeneuve
Chez Philippe Rey, 2009