Falling Down A Mountain
Label: Beggars Banquet
Chanté en duo avec Margaret O'Hara, "Peanuts" semble couler paisiblement sous quelques notes de piano, sublimant ainsi les deux voix qui dialoguent futilement sur la cacahuète. Mais, dans les tonalités et dans la façon de prononcer, il n'y a qu'un pas entre peanuts et pénis et là c'est tout le sens des paroles qui basculent...
"Avec She Rodes Me Down", on bascule dans une ambiance far-west, comme une échappée dans de grandes plaines, qui serait perturbée par le vent et la pluie. Instrumental, "Hubbard Hills" se prêterait à merveille comme musique de film fantastique, avec son accordéon et ses violons en arrière fond. "Black Smoke" et "No Place So Alone", avec leur structure proche du surf-rock, semblent faire référence à la musique américaine des 60s : guitare tremolo, chœurs, tout en gardant l'usage d'autres instruments (accordéons, violons) : la touche ou plus tôt la patte de Tindersticks.
Avec "Factory Girls", on se rapproche d'un dépouillement complet et intimiste des plus mélancoliques. L'album se conclut sur le sublime "Piano Music" fonctionnant par ajout successif de couches, qui transforme la petite mélodie de guitare du début en hymne de violon grandiloquent. FALLING DOWN A MOUNTAIN fait partie de cette catégorie rare des albums que l'on écoute d'une traite, comme si l'ordre des morceaux était porteur de sens. Semblable à un grand voyage, on ne cesse de se balader de lieux en lieux, d'une ambiance à une autre tout en gardant un style unifié et à une composition qui semble, à première écoute, simplifiée à l'extrême. Tindersticks nous captive et nous immobilise pendant 45 minutes. Et ça, cela s'appelle le talent.
A découvrir le 4 mai aux Docks à Lausanne.