La tête est ce qui dirige, elle a besoin de lucidité et de froideur, mais quelquefois l'émotion remonte et déborde la raison, ça nous “prend la tête”..
Par la nuque descend l'idée, qui rencontre l'énergie du souffle et du coeur pour devenir un désir qui s'exprime, soit par la parole du larynx, soit par l'action qui va se projeter dans le monde extérieur par les épaules, où l'on va trouver soit aide (on est épaulés), soit blocage.Le membre supérieur va parler de l'action, à travers le coude qui prend, qui donne, et qui se plie aussi, quand il faut plier. Le poignet procure à la fois souplesse et fermeté, dans un juste dosage, sur lequel s'appuieral'habileté desmains et la dextérité des doigts.. J'abrège bien sûr.La colonne est ce qui nous permet detenir deboutface à la vie, et quelquefois deprendre des coupspar derrière..Les membres inférieurs vont nous permettre d'avancer mais aussi d'aller vers les autres, d'entrer dans une relation, personnelle ou sociale, c'est l'histoire de l'enfant qui se redresse et découvre le monde..Sur les hanches nous prenons appui, et quelquefois cet appui nous manque, un peu comme dans l'épaule, mais la hanche est plus facilement sensible à la trahison. Le genou nous rappelle que pour avancer il nous faut plier, quelquefois jusqu'à mettre un genou à terre et surmonter notre orgueil.. La cheville imprime ladirection àprendre, le pied par le talon dit notre assise, et par les orteils avance dans ce monde relationnel avec plus ou moins de conviction.Le coeur est ce qui nous anime, et dans ce système coeur vaisseaux, nous sommes corps et âme tout“entiers” dansnos entreprises, dans nos réactions, dans cet investissement artériel et dans ce manque de “retour” veineux.Le souffle, c'est la vie, lajoie de vivreet de respirer, c'est aussi lerythme,savoir se reposer, souffler, c'est enfinl'espacequi quelquefois nous manque, c'est cet échange par lequel nous respirons cet air de notre ennemi dont il faut nous protéger.Par le manger et le boire, nous assimilons le côté matériel comme émotionnel de nosexpériencesde vie, nouscroquonsla vie à pleines dents ou bien, ça nous reste sur l'estomac, à moins que la vésicule ne vienne nous dire que cette expérience là est un peu %%grasse” et lourde à digérer. Le grêlediscerne et trie,le foie veut faire “sien” toutes ces choses,posséderdans undésirquelquefois boulimique et dangereux de certaines expériences de vie qu'il aurait fallu éviter avec sagesse.. Le colonélimineau prix d'une alchimie laborieuse qui lui permet de renoncer à des choses passées.Le pancréas nous parle de ladouceurde vivre et cette notion là elle aussi nous aide à digérer. La rate est un cimetière lieu de toutes lesnostalgies(spleen), mais aussi du retour à la terre et du sens de ce qui se passe sous cette terre.Les reinsbalancent, pèsentle pour et le contre et décident, mais ils aident aussi àfaire faceà la vie à travers les “reins solides” de la colonne lombaire, comme à surmonter lespeursgrâce aux surrénales. Puis se rejette cette émotion usée, par la vessie à travers laquelle l'animal que nous sommes veut définir sonterritoire,et gare à l'intrus qui le pénètre (Staphysagria).La place du système glandulaire n'est pas indifférente.. L'iode de la thyroïde est cette couleur violette qui unit le bleu du ciel et de la pensée sereine au rouge de l'émotion et du sang par lequel nous nous incarnons, et par elles'équilibrel'action et le retrait.. Situées sur les reins, les surrénales peuvent instantanément mobiliser toute cette énergie pour faire face..La peau estprise de conscience,enveloppe qui définit cette limite entre moi et non moi, cecontactavec l'autre, mais aussi elledonne à voir,elle est ce que l'on aurait aimé cacher et qui s'expose non sans honte..
Tout le système génital bien sûr nous parle desexualité,de cette relation intime à l'autre, mais aussi du rapport avec nosenfants,de notre capacité à être père ou mère, mari dans sapuissance oufemme dans son accomplissement.Tout le corps nous parle, et c'est une très belle histoire..PHILIPPE DRANSART, Grenoble. Enseignant à l'E.H.H.D.S.