La jeune femme ressent un grand vide. Elle a du temps disponible pour l’amour, mais cet univers lui échappe, elle est passée de l’autre côté, celui de « la fabrique des sentiments ». Les gens autour d’elle sont perdus, à errer dans un monde qui les ignore. Ils maîtrisent l’argent, le travail, ils sont du bon côté de la barrière, mais l’essentiel leur manque. Les hommes aussi sont en apesanteur dans le film, les anciens schémas ont sauté, les femmes sont leurs égales, elles veulent tout, alors ils sont désorientés, fuyants. Il y a le séducteur, apparemment tout va bien, mais le regard perçant de la jeune femme montre le faux ; arrive un autre personnage, décalé, en souffrance ; elle le choisira mais sans être réellement satisfaite. Et puis apparaît la grand-mère, l’amour à son époque on ne s’en souciait pas trop, et là, on comprend, le bonheur est une idée neuve, deux ou trois siècles ne sont rien encore, tout est à construire…
Photo du film
Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", vient de paraître, éditions Lucie