Depuis 1981, la France a imposé un prix unique du livre, permettant de réglementer le marché autant que d’assurer à la librairie indépendante une certaine stabilité. De son côté, l’Association des distributeurs exclusifs en langue française, ou ADELF (c’est plus court, même si cela parle moins à l’oreille…) a mené une vaste réflexion durant l’automne.
Petit rappel historique…
Et comme on n’hiberne par à l’ADELF, il a été décidé de mettre en place une « séance d’information et de discussion à l’intention des professionnels de tous les secteurs du livre », nous informe La Presse.
L’ADELF, c’est une vingtaine de sociétés qui représentent 98 % du CA dans la distribution de bouquins chez nos cousins du Québec et dès la semaine prochaine, le prix unique du livre sera donc relancé, conformément aux intentions affichées de la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre (en savoir plus).
Cette dernière ciblait éditeurs, distributeurs, libraires tout en définissant la notion de livre. Concrètement que fait cette loi ? « La loi réglemente les pratiques commerciales de tous les intervenants de la chaîne du livre, de façon à assurer à chacun une part la plus équitable possible des revenus tirés du commerce du livre. » Seul le manuel scolaire était exempté de cette législation.
Cependant, précisent nos confrères, le prix des livres n’était pour autant pas ciblé dans cette loi. Sauf qu’aujourd’hui, et de ce fait, des supermarchés cassent les prix, avec des réductions allant jusqu’à 30 % et qu’il est probablement temps de lever les boucliers pour préserver la librairie indépendante.
Une situation actuelle qui nécessite un gros mouvement
Interrogé, l’éditeur Michel Lafon porte un regard clair sur le commerce des livres : « Ce qui me choque ici, au Québec, c’est que les grandes surfaces vont vendre une biographie de Céline Dion à moitié prix pour attirer les clients dans leurs magasins. Les gens prennent le livre sur la table, et, plus loin, ils mettent des petits pois et des carottes dans leur panier. »
C’est dans ce contexte que l’ADELF souhaite que les acteurs du livre au Québec se réunissent et fassent alors pression sur le gouvernement pour qu’une législation nouvelle soit mise en place, qui permettra de légiférer sur la vente au détail pour les livres.
Une affaire clairement à suivre…
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Rédigé par Clément S.
Source : Actualitté