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On ne peut plus guérir les transsexuels...

Publié le 13 février 2010 par Julienviel

...ils ne sont pas malades !

Comme l'avait annoncée Roselyne Bachelot en mai dernier, la France devient le premier pays au monde à ne plus considérer le transsexualisme comme une affection psychiatrique. Un décret en ce sens est paru au Journal Officiel mercredi dernier.

Le transsexualisme et l'identité de genre

Je vous invite à lire le texte ci dessous relatant l'histoire de la tentative de guérison de celui qui devait être un homme aux yeux de la société d'alors :

Société médico-psychologique, séance du 14 janvier 1952

(Annales médico-psychologiques, février 1952, pp.175-179)
Examen anatomo-pathologique de l'encéphale d'un dément précoce mort au cours d'une électronarcose 23 mois après une lobotomie,
par MM. L. Marchand, J. Rondepierre, P. Hivert et P. Leroy

«L'observation suivante présente un double intérêt : la mort survenue au cours même d'une électro-narcose, la localisation et les caractères des lésions cérébrales vingt-trois mois après la lobotomie. Notre intention n'est pas de critiquer des méthodes thérapeutiques qui font chaque jour la preuve de leur efficacité, mais nous pensons que notre devoir est de faire l'étude des cas malheureux , de discuter les moyens de diminuer leur fréquence, de chercher à rendre ces interventions encore plus favorables.
Observation. - L..., âgé de 22 ans, entre à la maison de santé de Ville-Evrard le 26 septembre 1946, après un an de traitement psychanalytique.
Rien à signaler comme antécédents héréditaires avoués, ses parents sont bien portants. Il a un frère de 11 ans qui est normal. Aucune maladie grave durant son enfance ; son développement intellectuel se fit lentement et il obtint avec peine, à 15 ans, son certificat d'études primaires. Ses connaissances scolaires sont restées rudimentaires. Vers l'âge de 18 ans, il se mit à lire des livres de philosophie et de spiritisme. Il apprit assez facilement la photogravure.
D'après ses parents, les troubles mentaux auraient débuté à l'âge de 22 ans, mais en fait ils se sont développés beaucoup plus tôt, comme le montrent les renseignements donnés par le malade lui-même.
A son entrée à l'hôpital, on se trouve ne présence d'un jeune homme qui porte une chevelure longue à type féminin.
Il nous dit que, dès l'âge de 4 ans, il était une femme et qu'il avait honte d'être habillé en garçon. A l'école, ses camarades le regardaient drôlement. Il aurait essayé dans la suite de réagir contre cette idée de se croire femme et de se persuader qu'il est un homme, mais en vain. Il a pris des habitudes féminines, il, a laissé pousser ses cheveux; plusieurs fois il s'est habillé en femme et s'est maquillé. Il s'est fait épiler la barbe et les poils. A 17 ans, il a "fait le trottoir"; plusieurs fois il s'est fait accoster par des hommes, avec lesquels il eut des rapports homosexuels, jouant le rôle du personnage passif. A 18 ans, il eut cependant des rapports sexuels avec une femme, mais il conservait l'idée qu'il était une femme.
A noter une anesthésie affective complète. Apragmatisme; indifférence concernant son internement. Les réflexes tendineux sont vifs; pas d'autres signes neurologiques. Eréthisme cardiaque.
L... est soumis au traitement suivant : 20 comas insuliniques avec électro-chocs associés. Aucun résultat. En janvier et février 1947, 2° série de 31 comas avec électro-chocs associés, puis une 3° série de 34 comas avec électro-chocs associés. Non seulement on n'obtint aucune amélioration, mais l'état mental s'aggrava progressivement. Les idées de mutation corporelle ne furent plus exprimées. Le mutisme devint presque absolu. En mars 1948, on tente sans succès un traitement de sulfosine.
Une leucotomie est pratiquée le 10 mars 1949; dès que les trous de trépan sont forés, on constate une méningite séreuse légère avec, des deux côtés, une hypervascularisation corticale bilatérale. Aucun incident dans la suite. En juillet 1949, on observe une amélioration transitoire de l'état mental, qui n'a qu'une courte durée. Une cure de 40 comas est bien supportée par le malade. Le mutisme est absolu; le sujet ne mène plus qu'une vie purement végétative. En août 1950, 7 séances d'électro-chocs prolongés sont sans aucun effet.
En janvier 1951, devant l'échec de ces divers traitements, on entreprend un traitement par électro-narcose à raison de deux séances par semaine. Les neuf premières séances se passent sans incident. Le 14 février, au cours de la dixième séance, à la troisième minute, syncope bleue (cyanose de la face); apnée irréductible et arrête du cœur; tentative de réanimation pendant trois heures. Le malade meurt 23 mois après la lobotomie.
Examen macroscopique : (...)
Examen histologique : (...)
Ce cas de mort d'un sujet âgé de 26 ans au cours même de l'électronarcose paraît dû à une syncope bulbaire. L'apnée et l'arrêt instantané du cœur plaident en faveur de cette pathogénie. Dans l'encéphale, on ne note aucune hémorragie récente, aucune altération cause d'une mort subite. Seules les lésions, séquelles de la lobotomie, peuvent être incriminées, car elles sont importantes et ne se sont pas stabilisées. Comme nous le montrons plus loin, leurs localisations sont spéciales. On peut admettre qu'un encéphale ainsi traumatisé peut, sous l'influence de l'électrochoc, exercer une réaction bulbaire inhibitrice exagérée. Dans le cas publié par l'un de nous avec Masson, la mort n'avait pas été aussi instantanée et il s'agissait d'une malade âgée artério-scléreuse. D'après les cas connus de mort au cours de l'électrochoc, il est manifeste que les causes en sont très variées. Notre cas semble indiquer que chez les sujets lobotomisés les traitements de choc présentent un certain danger. 
Les constatations anatomo-pathologiques faites dans notre cas vingt-trois mois après une lobotomie montrent que les lésions bilatérales traumatiques restent considérables sous forme de kystes hémorragiques anciens, dont les parois sont encore le siège à la fois d'un processus cicatriciel et inflammatoire; le fait important est que les incisions lobotomiques n'intéressent pas seulement une partie de la substance blanche des lobes préfrontaux, mais qu'elles débordent sur le cortex cérébral est la pie-mère, détruisant ainsi des régions cérébrales étendues de la face externe des lobes frontaux et qui devraient être respectées.
Ainsi, chez notre sujet, outre les lésions chroniques atrophiques des cellules ganglionnaires, substratum de la démence précoce, se compliquant d'altérations aiguës, en rapport probable avec les traitements de choc, on note des lésions traumatiques lobotomiques altérant la substance blanche, le cortex et la pie-mère des lobes préfrontaux, enfin des dégénérescences secondaires éloignées des zones traumatisées .»


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