"La direction de l'École des Beaux-Arts joue sur un terrain dangereux. Dire qu'une œuvre d'art ne peut être installée à l'endroit prévu parce qu'elle « pouvait constituer une atteinte à la neutralité du service public et instrumentaliser l'établissement » est un cas flagrant de censure. Depuis quand les artistes doivent-ils respecter la neutralité, fut-elle celle du service public ? Rue 89 révélait jeudi que l'œuvre de l'artiste chinoise Ko Siu Lan avait été démontée quelques heures après son installation sur la façade de l'École des beaux-arts, quai Malaquais. Motif, elle comportait quatre mots dont la référence politique dérange :
- Travailler
- Gagner
- Plus
- Moins
L'avocate Agnès Tricoire, spécialiste en propriété intellectuelle et défense de Ko Siu Lan, ne se souvient pas avoir déjà entendu un tel propos dans la bouche d'une institution culturelle :
Les raisons invoquées« Sauf dans les pays non démocratiques, parmi les extrêmes ou chez les gens qui ne connaissent rien à l'art. Là, c'est un tournant. »