c’est la saison où les horizons
nous observent
à travers les bosquets défeuillés
guetteurs de mort
ils ont alimenté les cimetières
dits militaires
mais que le mot hélas est malheureux
à peine soldats
les petits explosèrent là ici démembrés
assassinés
pas le temps d’apprendre à marcher au pas
je vois l’uniforme
casque ceinturon c’est pure apparence
en revanche
ce qui est réel c’est l’alignement des croix
les fleurs gelées
ces roses pour habiller les tombes de Picardie
quelle idée
sagement alentour la charrue à vingt socs
aère et fouille
l’homme au tracteur est désormais seul
jusqu’à l’horizon
il siffle une chanson à la mode d’autrefois
les pieds au chaud