Tous les deux jours nous avons des annonces de compagnies financiers qui provisionnent des montants énormes de plusieurs milliards suite à la crise de subprime. Hier encore E-Trade a annoncé une autre provision et un profit warning. L’action s’est effondrée de 58% ! Le broker on-line à tout simplement investit dans des produits (asset-backed securities) que ses propres directeurs ne comprennent pas. Personnellement, si je dirige une banque et que je fais des investissements de plusieurs milliards, j’essaie au moins de comprendre le produit dans lequel j’investis, eux non, ça ne doit pas les intéresser !
L’historique des annonces des pertes de broker avait commencé avec Bear Stearns ; Lehman Brothers Holdings ; Morgan Stanley; Citigroup et Merrill Lynch. Ensuite les banques se mirent au « jeu des provisions »: Wells Fargo, Wachovia, et Washington Mutual. A cela je ne compte pas les banques européennes qui sont restées plus réservées sur le sujet et qui ont subies beaucoup de rumeurs, il est donc difficile de faire la différence entre le vrai et le faux.
Ensuite, bien évidement Merrill, Morgan Stanley et Citigroup ont ajoutés quelques milliards aux pertes initialement prévues. Ces incertitudes des pertes du subprime ont engendrées le départ des dirigeants de Citi et Merrill. Les actions des bancaires et des brokers ont chutées de 15% en un mois selon les indices du secteur.
Quelques analyste pensent que la choses que les institutions financières peuvent faire pour remettre les investisseurs en confiance est de prendre chaque actif du bilan et de les évaluer selon la méthode mark to market. Si l’actif ne peut pas être vendu ou que sa valeur n’est pas définissable, celui-ci devrait être considéré comme perdu. Cette prise de perte (ou provision) devrait être faite une seule fois.
Ce sera intéressant de voir si ces banques ont exagérées les pertes (même sans le vouloir) et que, comme le dit un analyste de la Deutsche Bank, les $45 Milliards de provisions ne sont que la moitié ou le quart de la perte finale. Dans ce cas nous ne serions plus en présence d’une crise des subprime mais plutôt d’une vague de « super prime » qui se mettrait en place. Les marchés accueilleraient la nouvelle à bras ouverts et les banques récompenseraient sûrement leurs actionnaires avec de jolis dividendes. Seulement nous n’en sommes pas là ! Nous ne saurons pas avant des mois si les pertes ont été sous évaluées ou sur évaluées.
Une chose est sure comme le dit Blythe Masters de JP Morgan, nous somme en présence d’une crise aux proportions sans précèdent qui fera des dégâts sur l’économie dans son ensemble. Les premier à avoir payer les pots cassés sont dans le secteur de la finance, il est difficile à dire si les baisse allant de 25% à plus de 70% cette année pour certaines institutions ont permis de pricer la crise.