Make the girl laugh – kill me

« Que feriez-vous s’il ne vous restait que 8 jours à vivre ? C’est la question que se sont posés Pierre Mathieu et son compère DJ Greg Kozo, membres du groupe électro Make the girl dance. Et leur réponse fait mouche : Dépenser tout leur argent à savoir 30 000 dollars aux USA dans le sexe, la drogue et le rock’n'roll. Après le succès fulgurant de leur 1er titre Baby en 2009, qui avait su créer le buzz  [..] Feront-ils mieux ? Réitèreront-ils leur réussite ? Telle est la question. »

Voici la description très sérieuse et à la fois « kikou lol » (expression number one de cet article) d’un site français qu’Across The Days a malheureusement réussi à trouver sur internet. Déjà, le succès de leur premier titre, excepté le fameux succès  beaucoupdevisionnagesYouTubedeBaby, je ne sais pas trop où ils sont allés chercher ça, mais c’est ce qui s’appelle de la publicité mensongère. Ainsi, après la première vidéo à la fois abrutissante mais tout autant divertissante « Baby », on ne pensait pas que Make The Girl Dance pouvait tomber encore plus bas pour nous servir sur un plateau en plastique des références aussi stupidement mises en scènes que celles apparaissant dans cette dernière vidéo, déjà supprimée sur YouTube.

Le scenario : deux (beaufs) français possèdent 30.000 dollars et décident, non pas de l’utiliser à bon escient pour Haiti ou tout simplement investir dans l’immobilier, mais de s’en servir pour servir un clip indigeste dans lequel se succèdent des situations « rock’n roll ». Bien sûr, tout ce qui est rock’n roll induit rails de coke, american dream, champagne, avions, New-York, Los Angeles, skate, roulades dans un parc, tatouage « rock’n roll », fêtes indiablées, parachute, séance de tir, etc.

En gros, voici tous les bons gros stéréotypes bien gras que deux mecs, n’ayant aucune image et aucune musique digne de nom, ont essayé de rassembler en l’espace d’un clip sur une chanson complètement dénuée d’intérêt. Tout d’abord Pierre Mathieu et son compère  Dj Greg Kozo n’ont pas compris qu’avant de vouloir tourner une vidéo, il fallait déjà composer une musique un tant soit peu intéressante. Déjà, là, c’est raté. Le deuxième raté, qui est aussi gros qu’un camion, est la vidéo en elle même : se la jouer « Very Bad Trip », « A Cross The Universe » ou encore « Bad Boy rockeur effronté et puant l’amour pour la musique » n’est pas donné à tout le monde et malheureusement, ces deux gigolos ne font pas exception à la règle. Ils font beaucoup rire par contre.

Pour faire une comparaison, c’est comme dans un restaurant : moins il y a de lumière et plus la bouffe est mauvaise. Là c’est la même chose : pour une vidéo, plus les plans s’enchainent vite, plus la vidéo est mauvaise afin de combler le vide intersidéral d’un contenu qui n’existe pas. La prochaine fois avant de faire une vidéo, il faudra que ces deux zigotos réfléchissent à l’impact de l’image que renvera cette dernière. Cela s’appelle un « projet ».

À Across The Days, ont voit très bien comment aurait pu germer une telle idée dans les têtes méga « kikou lol » de Pierre Mathieu et de son copain Dj : il est 22h du soir, un samedi 2 janvier 2010. Dur lendemain de fêtes après un premier de l’an rock’n roll. Pierre Mathieu et son Dj se lèvent avec une énorme gueule de bois. Un coup de téléphone. Le manager : il leur faut absolument sortir une chanson avec un clip digne de ce nom afin de profiter du buzz de la première chanson vidéo. « Vous avez un mois et carte blanche ». Ni une ni deux, les deux acolytes décident, encore bourrés, de mettre sur papier des trucs « kikou lol » comme « faire des roulades dans un parc » et « se faire tatouer Jacques Chirac dans le dos ». Paf, gros éclat de rire, l’idée du clip est lancé, Pierre Mathieu utilise ses derniers deniers, encore tout chancelant qu’il est, pour acheter des billets pour New-York. Fou rire endiablé suivi de plusieurs rictus de mauvais augures. Le mauvais rêve commence. Un mois plus, nous somme le 3 février, le clip est sur diffusé.

Comme a dit un grand sage chinois il y a de cela plusieurs siècles : « La caméra et la platine ne font ni le réalisateur de clips ni le dj ». Un peu comme Vincent Lagaf en gros.

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