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On a beau dire, l'histoire pathétique dans laquelle BHL se retrouve enfoncé (permettez que l'on n'emploie pas ici d'autre temps que le présent) mérite vraiment plus que quelques articles - même si effectivement, la presse, et nous les premiers, n'a pas raté le coche pour appuyer là où c'est douloureux.
Mais j'ai en moi comme une envie d'abonder dans le sens du camarade Grégoire Leménager, qui dans BibliObs pose la question qui fâche : " BHL a-t-il vraiment lu Botul ? "
Non, mais est-ce qu'il s'entend écrire ?Et oser affirmer qu'il s'est fait attraper par un " très brillant et très crédible canular ", voilà qui laisse sans voix. Si, si, promis. Mieux encore, BHL a assuré en avoir parlé dasn des interventions à Normale Sup'... Ce qui laissera d'ailleurs sans voix, c'est le travail de relecture réalisé chez son éditeur, Grasset.
C'est assez amusant d'entendre que le philosophe autosacré, autoauréolé, autoberné réagit avec fairplay, et si du côté des Botuliens, on s'en amuse, reste un trait particulièrement marquant : " Cela pose une question sur sa façon de travailler." (voir Rue89)
Work in progress ou fatal error ?Que oui, ça la pose, la question, sur sa manière de travailler. Dans une vidéo, les Botuliens raillent pourtant : " Nous sommes ainsi passés d'une philosophie de tradition orale (celle de Botul) à une philosophie télévisuelle, du botulisme au béhachélisme ", comme le précisait Hervé Le Tellier, soulignant à raison que " quand un canular a 15 ans, on peut s'imaginer qu'il est connu ".
Et Frédéric Pagès d'insister : " Quoiqu'il en dise, c'est le premier à être tombé comme ça les deux pieds dans le piège. Dans les articles consacrés à Botul, les autres flairaient quelque chose et restaient sur leurs gardes, même les étrangers. "
Il aurait compris en cinq minutesAttention, pas question de tirer à boulets rouges sur l'amBHLance, mais dans cette phrase, " ça en dit long sur sa manière de travailler ", il y a une part d'inquiétude qui n'est pas du tout à négliger... C'est finalement dans une interview accordée à L'Express que la messe est dite. Frédéric Pagès tranche sans peine : " Il aurait compris en cinq minutes de quoi il s'agissait. Cela en dit long sur ses méthodes de travail. Il n'a probablement pas lu le livre qu'il cite, La vie sexuelle d'Emmanuel Kant (Mille et une nuits). "
Une messe dite, mais sur laquelle nos confrères reviennent tout de même, pour rendre les honneurs au livre du philosophe
Mais la polémique BHL-Botul ne devrait pas dépasser cette querelle de méthode de travail. Or on cherche à discréditer le tout par le détail, à faire accroire que tout l'ouvrage - que toute l'oeuvre! Que toute la vie! - du philosophe est une imposture, une suite d'erreurs, un commentaire de faits et d'idées qui n'ont pas existé ou pas mérité d'être notés. [...]
Cette démarche est malveillante, ce qui n'est pas si grave, mais elle est surtout idiote. De la guerre en philosophie est un bon livre, parce qu'il contient des thèses claires et contestables, que le canular ne dévalorise pas. Botul est le paragraphe qui cache le livre, ce qui est dommage.
Faut peut-être pas prendre les enfants du Botul pour des anarchs sauvages, non ?
Que BHL réagisse avec élégance, c'est la moindre des choses. Et à ce titre, j'opterai plutôt pour la conclusion de Didier Porte : BHL est-il vraiment capable de rire à ses propres dépens ? " Tu parles Charles, ce jour-là on pourra ouvrir des cliniques parodontales à la sortie des poulaillers ", estimait le chroniqueur du Fou du roi...
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