Amoveo , Répliques , Genus
C'est sans doute un privilège énorme que de pouvoir assister à un spectacle comme celui donné ces jours-ci par le Ballet de l' l'Opéra de Paris à Garnier. Une chance énorme car Benjamin Millepied, Nicolas Paul et Wayne McGregor trois chorégraphes contemporains issus d'univers différents interrogent chacun à leur manière la danse d'aujourd'hui . Le premier , soliste au New York City Ballet nous plonge avec Amoveo dans les turpitudes et les palinodies de l'amour Sur la musique mille fois rebattue d'Einstein on the Beach de Glass, il offre une oeuvre légère et sans prétention apparente avec sans doute un des plus beaux pas de deux de la chorégraphie moderne (celui d'Aurélie Dupont et de Nicolas le Riche, au sommet de leur excellence respective).
Beauté pure
L'ambition de Mac Gregor est plus confuse dans Genus. Variation sur Darwin dit le programme. Mais il faut beaucoup d'imagination pour voir dans ces corps animés d'une fièvre de Saint Guy les créatures mutantes de l'origine des espèces. La désarticulation ne crée pas l'organe ...Le pur talent des danseurs suffit. Plus intello et cédant aux facilités scénographiques des années soixante dix (c'est Paul Andreu le concepteur du terminal de Roissy qui a été convoqué ici) le jeune Nicolas Paul, danseur du Ballet de l’Opéra, sur la musique de Ligetti arrive à troubler en faisant danser les hommes comme des femmes. La distribution permet de voir danser Matthias Heyman, nouvelle étoile et aussi les valeurs sûres du Ballet comme Agnès Letestu,Marie-Agnès Gillot et tant d'autres tous au sommet de leur art.