Le cinéma étranger est formidable

Publié le 21 janvier 2010 par Popov

Le dernier Tarantino boudé par une critique snob est absolument irrésistible. Les acteurs sont excellents, le scénario désopilant alors n'écoutez pas les critiques...Mais sans doute le faites-vous déjà . Quand Bazin disait que les gens ont deux professions la leur et critique de cinéma , il avait raison. Mais aujourd'hui il faudrait dire que les critiques de cinéma n'en ont qu'une et c'est tout sauf celle de critique. La critique cinématographique française est à la hauteur du cinéma français. C'est intimiste, minuscule, minable. Les seuls films sérieux de 2009 (pour en citer quelques-uns : Tetro, le Ruban blanc, Inglorious Basterds, le Concert etc.) ne sont pas français .C'est le côté sombre de l'"exception culturelle".

Seule exception , les deux derniers Resnais(Coeurs et les Herbes Folles ) mais quel manque de conclusion, quel manque de final...Pour un pareil virtuose(maître de l'ellipse, capable de faire bégayer la voix off, capable de laisser du reste dans son récit)c'est dramatique de ne pas savoir conclure.

La peur de la mort assurément. 

Mais le Tarantino...vraiment. Incroyable. Il ose tout. Il ose même réecrire l'histoire et buter Adolf Hitler et les grands dignitaires nazis. Il ose venger les juifs dans un film de fiction. On croit rêver. Quentin vole au-dessus du réel. C'est un bonheur de talent que de jongler avec les seuls signifiants cinématographiques. Vénérez le signifiant, le sens n'est qu'un hasard. Coppola a de beaux restes : il fait partager des secrets de famille comme si nous étions de la famille. Il filme Buenos Aires comme si c'était Barcelone en période de movida. Haneke lui est un tueur de Martin Scorcese. Il shoote au sens propre. Bergmanien d'aujourd'hui. Quand meurt la poésie, que le théâtre est exsangue, heureusement qu'il reste des cinéastes capables d'exprimer quelque chose avec des images. 

 

Pendant ce temps que fait le cinéma français ? Rien ou peu. Il semble passer maître dans l'art de la surimpression. Etrange sensation en effet que ce grand bal costumé auquel se livre les producteurs de l'hexagone. On y recrée la vie des vedettes passées faute d'en avoir d'aujourd'hui. On s'y déguise en Coluche un trader défroqué (François -Xavier Demaison), comique qui ne fait rire que lui et les tard venus à l'humour, des kagneux en goguette (ça balance à Paris) s'ébaubissent devant un Sartre d'opérette(Lorant Deutsch qui avait pourtant l'âge de jouer Rouletabille) qui trompe une Anna Mouglalis(qui aurait été plus à l'aise dans le rôle de Fanny Ardant que dans celui de Simone de Beauvoir, on se pâme devant Marion Cotillard fantôme improbalble de Piaf...Oui le bal est costumé et les acteurs français deviennent des rois de l'imitation des vedettes qu'on n'a plus. Bravo, bravo , bravo. Nous vivions déjà le règne des clones et des "fils de"...qui provoquait une sensation de déjà vu (le fils de Brasseur qui ressemble à père et grand père) le fils de Dutronc, le fils de Claude Berry, le fils Depardieu,la fille Mastroianni, la fille Depardieu, la fille Lelouch,le fils Langman, la fille Gainsbourgh, etc. etc. Tout cela provoquait chez le spectateur une sorte de trouble génétique... en plus on remet le couvert de leur vie au sens propre . On refait le match. Cela pourrait s'appeler davantage du matraquage que de la création. Mais cela les critiques ne semblent pas le remarquer.