Revu hier sur une des chaînes du cable"Art" de Yasmina Reza avec le trio Arditi-Vaneck-Lucchini, pièce qui connut son heure de gloire dans les années 1990 et dont j'avais oublié à quel point elle traite de tout sauf d'art contemporain. En fait , Yasmina Reza prend le prétexte de l'art contemporain (un des protagonistes achète un tableau entièrement blanc une petite fortune)pour évoquer la fin d'une amitié (ou en tout cas ce qui y ressemble) entre trois bobos parisiens. Le premier , Pierre Vaneck , intello, jadis maître penseur du groupe, déteste l'oeuvre dans laquelle il ne voit que décadence et feint de s'inquiéter de l'état mental de son ami ainsi acculturé. Le second incarné par Arditi est l'idiot du village parisien, pas intello, pour deux sous mais gentil au point de paraître con. Le troisième est l'acheteur qui plante la banderillle du tableau blanc là où ça fait mal pour leur amitié, mi-provocateur, mi -expérimentateur, comme s'il cherchait à tester le produit d'années de complicité. Nous sommes loin des débats qui opposèrent en leur temps futuristes italiens proches de l'extrême droite et surréalistes révolutionnaires. Non il s'agit plutôt de la fin d'une amitié bobo sans conséquence. Mais c'est toujours triste la fin d'une amitié.