Je pensais que l'écriture de ce blogue, l'accumulation de connaissances sur les douleurs chroniques, une certaine forme de distance éveillée par rapport à moi-même induite par la méditation et la prise d'un léger antidépresseur aux vertus anxiolytiques et anti-phobiques, le soutien du groupe ELVA, etc., me blinderaient.
Lorsque la douleur s'éveille, je suis nue, vulnérable, sans défense. Hier soir, folie pure: les douleurs ont recommencé, tenaces, sans rien autour, profondément à l'intérieur du vagin. Une douleur sèche, âpre, mordante. J'ai paniqué. Une forme de terreur pure m'a tenue éveillée jusqu'aux petites heures ce matin, me laissant plus ébranlable que jamais. Je ne peux pas empêcher mon esprit détraqué de considérer cette douleur comme une menace à mon intégrité.
Lorsque je vais marcher pour me rendre au métro ce matin, j'aurai l'impression mille fois ressentie d'être une femme trouée, mutilée dans ma féminité, anormale. N'est-ce pas déplorable.