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"Les promesses de l'ombre" : poésie et violence sur fond de mafia russe...

Publié le 13 novembre 2007 par Buzzline

Après quelques excentricités et une filmographie déjantée, Cronenberg nous avait livré il y a deux ans, un A History of Violence aussi surprenant que déstabilisant. Cette fois, avec Les promesses de l'ombre, le réalisateur sonde les mêmes thèmes de la violence agrémentés d'une belle poésie sur la maternité et les relations ambigües entre le bien et le mal... le tout servi par des acteurs tous épatants.

Il trône sur ce film comme un doux parfum slave aux senteurs à la fois suaves et très froides. Sous couvert d'une histoire de "gangsters" et de "thriller", Cronenberg nous invite surtout à contempler une formidable histoire d'amour désespérée, désespérante et impossible que vient compléter un joli conte sur la maternité.

David Cronenberg reprend le même rythme et les mêmes aspects noirs sondants la violence que dans son précédent film à l'exception qu'il ne l'emploie pas aux mêmes fins. On prend tout d'abord place dans un tout nouveau décor londonnien insufflant une véracité surprenante à la narration, puis le film pose son intrigue, lentement mais sûrement. Ce qui démarre comme un drame intimiste se poursuit peu à peu dans un style très "thriller" (on pense un poil à Sens Unique) où l'on se demande bien qui a fait quoi, comment tout cela va se terminer. La surprise finale est bien présente (d'ailleurs nous la taierons) mais ce qui vient apporter une nouvelle pierre à l'édifice c'est sans conteste cette relaton mère-fille par procuration... ces valeurs familiales, ces différences culturelles qui créent non seulement un fossé d'incompréhension entre certains protagonistes mais aussi au sein des différentes intrigues du film.

Cronenberg filme aussi la violence et les pêchés humains de manière brute, sèche et sans consession. C'est âpre, très violent, parfois choquant mais toujours très réaliste. La musique vient apporter cette chaleur / tièdeur avec maestria, le scénario aussi simple et bien ficelé que complexe apporte un renfort sidérant... quant à la distribution elle est sans faille. Porté par Viggo Mortensen, faux calme cachant un bouillonnement intérieur, le film s'entiche de seconds rôles à doubles facettes oscillants entre désespoir et luminosité. Naomi Watts l'épaule avec ténacité et émotion retenue, Vincent Cassel cabotine un peu certes mais rempli parfaitement son rôle de fils crétin et imbuvable.

Notons l'obligation de visionner le film en VO (les accents russes de Mortensen comme Cassel sont à tomber par terre). 

Au final, Les promesses de l'ombre est un excellent film flirtant avec le désespoir et l'aspect glauque des hommes. Manque juste quelques petits détails pour qualifier cet excellent film de chef d'oeuvre. La fin ouverte laissant le spectateur sur sa propre interprétation est à ce titre l'une des légères frustrations qui vient confirmer cela.

note sur 10 :08

  

  

Pourquoi y aller ?

Pour l'intrigue générale. Pour Viggo Mortensen bluffant. Pour l'ambiance du film alternant le chaud et le froid avec brio. Pour la scène du hammam. Pour contempler toute la beauté et la poésie d'une histoire désespérante et glauque au possible rendue étincelante grâce à Cronenberg. 

Ce qui peut freiner ?

Les quelques impasses scénaristiques volontaires laissant le spectateur libre de son interprétation. La violence crûe du film.

Pitch : Bouleversée par la mort d'une jeune fille qu'elle aidait à accoucher, Anna tente de retrouver la famille du nouveau-né en s'aidant du journal intime de la disparue, écrit en russe. En remontant la piste de l'ouvrage qu'elle tente de faire décrypter, la sage-femme rencontre Semyon. Elle ignore que ce paisible propriétaire du luxueux restaurant Trans-Siberian est en fait un redoutable chef de gang et que le document qu'elle possède va lui attirer de sérieux problèmes...

note sur 10 :08
Notre avis : Un excellent David Cronenberg qui dans la droite lignée de A History of Violence, abandonne toutes facéties au profit d'une histoire simple et brute sondant les sombres abîmes de l'âme humaine. Malgré de légers défauts, un joli film d'une poésie baroque, très noire et surtout porté par un Viggo Mortensen une nouvelle fois bluffant...

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