Donc, voici cette info : Joan Taris, président du MoDem de la Gironde, a indiqué jeudi à Bordeaux avoir déposé une citation à comparaître pour diffamation contre "le Canard Enchaîné" qui a affirmé dans son édition de mercredi qu'il s'est rendu aux frais de la mutuelle Vittavi, dont il est administrateur, à Mayotte. Il faut savoir que Joan Taris est l'attaché parlementaire d'Abdoulatifou Aly, député MoDem de Mayotte. Outré, M. Taris a produit une photocopie de son billet d'avion, prouvant qu'il a été réglé par la division transports de l'Assemblée nationale dans le cadre notamment du référendum du 29 mars pour devenir le 101e département français.
Et c'est là que je me marre, non, que je soupire, non, que le bouilli me reprend car il me semble que cette gabegie ne cessera donc jamais. Il faut que vous sachiez que ce brave monsieur Taris n'a pas eu son billet payé par sa mutuelle, mais par vous, par moi. Par nos impôts. Je l'ai déjà écrit en de nombreux endroits, les frais de mission et les frais de réception prévu dans les divers budgets de tous les établissements des trois fonctions publiques d'Etat, territoriale et hospitalière représentent des centaines et des centaines de millions d'euros annuellement.
Je me marre (je me force) quand je pense au dernier film avec Georges Clooney, "Up in the air", qui joue le rôle d'un spécialiste du licenciement qui est tout le temps fourré dans un avion pour ses voyages d'affaire et est un collectionneur compulsif des miles aériens.
Dans notre administration il y a des milliers de gens comme le beau Georges. Collectionneurs de miles. Détenteurs de "cartes aériennes" (Capricorne, Flying blue, etc.) où les miles s'accumulent et qui, comble du comble, laissent présager de substantiels cadeaux à leurs possesseurs, alors que c'est l'Etat, nous, nos impôts, qui avons payé !
Ces voyageurs ne sont pas des "licencieurs", quoique (?), mais toute sorte d'agents de l'Etat, catégories professionnelles allant du prof de fac qui va aller (par exemple) de Pau à Tahiti pour deux heures de conférence (et la vidéo conférence ?), en passant par le fonctionnaire affecté dans un DOM/TOM qui vient faire un petit tour en métropole ou l'administrateur civil qui se dégote une mission à Osaka, jusqu'à la délégation d'un Conseil général de tel département qui va partir en mission au Brésil avec époux (ses) dans les bagages. Etc. Je ne vais même pas parler des gros consommateurs que sont nos élus nationaux (députés & sénateurs), ainsi que les membres (et affiliés) du gouvernement et les domiciliés du château.
Des dizaines de milliers de billets d'avion, toutes destinations, sont payés par l'argent du contribuable chaque année.
Il n'aurait pas dû déposer plainte ce brave monsieur Taris, la page du "Canard" sitôt refermée, personne n'y aurait plus prêté attention deux jours plus tard... Allez, volez jeunesse !!!!