Et voici mon nouveau livre disponible chez votre libraire :
“Le Palais-Royal, un demi-siècle de folies” chez l'éditeur Bernard Giovanangéli.
Après avoir parcouru et rêvé tout au long de ces années, dans les galeries de pierre, j'ai eu l'idée de faire cette étude, uniquement consacrée à l'histoire fort mouvementée du jardin et des galeries. Un grand plaisir pour moi de remonter le temps et de fréquenter les cafés d'autrefois ou de suivre les nymphes des arcades…
J'espère vous faire partager mon enthousiasme pour ces temps lointains chamarés, brillants et souvent tragiques.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, voici le Palais-Royal !
La sortie de fameux “113″, salon de jeux, ou l'armée guerrière pactisant avec l'armée du plaisir…
Aménagé à la fin du XVIIIe siècle pour le caprice d’un prince spéculateur, le jardin du Palais royal enchante encore quotidiennement une foule de visiteurs et de touristes. En parcourant ces antiques galeries ou en s’arrêtant sous les ombrages de ce jardin, on ne peut que succomber à l’enchantement de cet espace clos et calme, véritable oasis de paix situé en plein cœur de la capitale.
L'ancien Palais-Royal à la fin du XVIIe siècle
Ce livre est un hommage aux millions de personnes qui travaillèrent, s’amusèrent, ou s’aimèrent ici. Des marchandes de mode aux libraires, des joueurs acharnés aux petits polissons qui y goûtèrent à quelque autre plaisir. Les soubresauts de l’histoire ébranlèrent aussi la calme quiétude de ces lieux, particulièrement pendant la période révolutionnaire.
Certains connurent l’ivresse d’un moment d’enthousiasme communicatif, comme Camille Desmoulins, qui, feuille de marronnier en main, colora son discours des couleurs de l’espérance, ou le Conventionnel Lepelletier de Saint Fargeau, qui paya de sa vie, dînant dans un sous-sol de la galerie de Valois, son vote en faveur de la mise à mort de Louis XVI.
Des magiciens, des comédiens, des bateleurs amusèrent aussi des spectateurs transportés par leurs grimaces et leurs inventions. Du théâtre d’ombres de Séraphin au « Fantoccinis » italiens en passant par les spectacles donnés au théâtre du Palais Royal, ces galeries vibrèrent des applaudissements et des rires à gorge déployée fusant de salles souvent étroites et peu commodes, mais où opérait une magie communicative.
Les quelques restaurants revenus ces dernières années autour des galeries, ne sont que les pâles évocations des établissement d’autrefois, à la clientèle grouillante servie par un personnel empressé ou parfois bien distant, déjà !
L'enseigne du magasin Corcellet (Musée Carnavalet)
La gastronomie a connu des heures de gloire ici, et les banquets, repas d’affaire ou d’amour s’y sont succédés à un rythme effréné. Le Grand Véfour reste un unique témoignage de ces lieux de plaisir, et ses magnifiques peintures et boiseries évoquent les fastes de l’ancien régime. Les cafés – les vrais, où l’on pouvait s’arrêter longtemps pour discuter, jouer ou boire du punch – ont depuis longtemps disparu. Ils ont émigré en dehors des frontières du rectangle magique, et les nouveaux magasins de nouveautés les remplacent.
Galerie de Montpensier, près du Café de Foy. On aperçoit ici les bancs de pierre où s'asseyaient les “nymphes”
Par contre, les « incroyables » d’autrefois n’ont pas vraiment déserté ces lieux. Ils portent aujourd’hui des baskets défaites, des anneaux dans le nez ou les oreilles et exhibent des tatouages colorés… Le temps a imprimé sa marque ici, mais les mœurs de nos contemporains, en prenant une autre forme, ne sont que les adaptations de ceux de nos ancêtres.
Un tableau que j'adore, malheureusement conservé dans une collection particulière. A l'entrée d'u Palais-Royal, le peintre a saisi le contraste saisissant entre une modeste et sage marchande d'oeufs tendant un bouquet à une “fille” du Palais, marchande de mode ou de plaisir (souvent la même!). Sous une avalanche de rubans, de plumes et d'étoffes, on devine la jolie femme quelque peu libérée. Au fond à droite, une autre semble la regarder avec envie.
Rouvrons les maisons de jeux, permettons à nouveau aux « nymphes » de musarder sous les péristyles, et vous verrez revenir au pas de course les descendants des promeneurs d’autrefois. Ils seront charmés, amusés, bernés, tout comme ces parisiens du temps jadis dont je vais tenter maintenant de vous conter l’histoire.
Le Palais-Royal bourgeois et assagi, au XIXe siècle
QUELQUES IMAGES :
Une caricature du fameux “arbre de Cracovie” sous lequel se réunissaient les nouvellistes.
Les femmes se prosternent aux pieds du Duc de Chartres : “ne coupez pas nos arbres!” Elles ne furent pas écoutées…
A partir de 1789, le Palais-Royal est une librairie à ciel ouvert. On y vend des pamphlets politiques, et des almanachs fantaisistes répertoriant les “nymphes” de l'endroit.
La promenade au jardin vers 1790. L'heure où l'on se montre dans les toilettes les plus audacieuses
Le fameux Curtius, créateur du Salon de cires du Palais-Royal, ancètre de notre Musée Grévin.
La promenade dans les galeries de bois sous le Directoire : “vément incoyable!”
Une oeuvre magnifique de Boilly : la fin de journée et le marché du plaisir…
La galerie d'Orléans, paradis des bibliophiles aujourd'hui démoli.
Sommaire de l'ouvrage :
UN DEMI - SIÈCLE DE FOLIES, Les débuts d’une histoire de famille, Un beau jardin, La nation des nouvellistes, Affaires de prince, La chute des arbres, Premiers occupants, Un lacis oublié, Un palais de sapin, Des galeries et de leurs locataires, 1786 : une profusion de bonnes adresses, S ’AMUSER AU PALAI S–ROYAL, Des «Variétés Amusantes » à la «République », Le spectacle de la Foire, Le Salon de cires du citoyen Curtius, Les Fantoccinis italiens, Les «Petits Comédiens », Chez la Montansier, Théâtre d’ombres de Séraphin, BOIRE ET MANGER AU PALAIS-ROYAL, Chez le glacier Corraza, La belle des Mille colonnes, Café de Foy : « À l’Hirondelle », Café de Chartres ou Grand Véfour, Chez Véry, Du Caveau à la Rotonde, Aux Frères Provençaux, Café Mécanique, Café Lemblin, Au Café des Aveugles, Manger des cailloux…, Chez Borel, Quelques autres…, Marronnier privilégié, Le midi vrai, LA FOLIE DU JEU, Perdre au 113, Monti et les malandrins, Après la tourmente, Un formidable escalier, Louis Véron, joueur professionnel, On ferme !, Madame de Sainte Amaranthe, Une sombre affaire Les agioteurs et les coquins Le paradis des Clubs, La rumeur gronde Le forum des motionnaires Une feuille au chapeau, Horrible lueur Une griserie de liberté Le Jardin Égalité, Que t’importe…1797 : le Palais Égalité rayé de la carte ?, La pitoyable aventure du Lycée des Arts, Un lupanar à ciel ouvert, Il faut vivre…,Une révolution dans les moeurs ?, La mode de ces demoiselles , Almanach et libelles : la foire aux canulars, On ferme, Le monde du livre, Une mode « incoyable », Le Palais-royal en 1807, 1830 : un visiteur désabusé, Le mendiant magnifique, Une infâme poésie, L’irréversible déclin…
“Le Palais-Royal, un demi-siècle de folies” de Rodolphe Trouilleux
chez l'éditeur Bernard Giovanangéli.
Disponible dès maintenant!