C'est en toute intimité qu'hier était présentée la nouvelle mouture du Salon du livre de Paris (notez bien que le nom lui-même a changé, il s'appelle officiellement Salon du livre DE Paris, et non plus À Paris), par Christine de Mazières (déléguée générale du Syndicat National de l'Edition), Serge Eyrolles (président du SNE) et Bretrand Morisset (commissaire général du Salon).
Christine de Mazières, Serge Eyrolles, Bertrand Morisset
Loin des shows des années passées, cette 30e édition, qui a vécu des moments assez agités, s'offrira une cure de jeunesse : « J'ai envie de voir de plus en plus de jeunes découvrir des livres », lance M. Eyrolles, qui après 19 années au SNE et des chiffres pour 2009 qui montrent bien une hausse « et donc une résistance de l'édition », avoue « être un président heureux et content ». Avec près de 1000 éditeurs, dont 80 nouveaux exposants, la Porte de Versailles sera bien remplie.
Des auteurs avant toute chose, le reste, etc.
Alors que trouvera-t-on dans cette édition 2009 ? Avant tout, des auteurs : on se souvient des 90 invités d'honneur, mais ils seront également 2300 en dédicaces. Tout un stand, le Pavillon des Trente ans, réunira d'ailleurs les ouvrages des 90 dans une sorte de grosse librairie dans la librairie et de très grands noms de la littérature mondiale sont attendus : Rusdhie, Auster, Doris Leissing - ou encore Tardi et Besson, pour évoquer le film Adèle Blanc-Sec...
Ce sera également l'occasion de retrouver 25 pays, représentés par 100 éditeurs ; à ce titre, Mme de Mazières signale que le Salon accueillera la fin de la Saison culturelle de la Turquie et 'inaugurera' celle de la Russie (voir aussi France-Russie 2010 - qui n'est pas un résultat sportif).
Quinze régions de France seront également représentées. Et pour les amateurs, près de 500 conférences sont prévues, dont le détail sera donné ultérieurement.
Accessible, festif, pas cher, tourné vers les jeunes...
Mais comment donner envie de profiter de tout cela ? Simple : d'abord, ce salon sera l'occasion de célébrer plusieurs anniversaires de maisons d'édition -Bragelonne, Au Diable Vauvert, Pika...-, mais aussi de collections - Continents noirs, de Gallimard, Spécila suspense, d'Albin Michel ou Poisson Pilote de Dargaud. Notons que pour ce dernier, des happenings d'auteurs de BD sont à prévoir, avec tout ce que cela peut impliquer de farfelu, voire d'inattendu...
Ensuite, plusieurs packages ont été prévus, pour les familles, les seniors, les jeunes et/ou les étudiants, avec de multiples réductions. En outre, 15.000 chèques Lire de 7 € seront offerts au cours de la manifestation. Avec un billet d'entrée à 9 €, le Salon du livre de Paris serait l'une des manifestations culturelles parmi les moins chères. Ensuite, un partenariat avec la Mairie de Paris a été signé, et l'on assistera au pavoisement des Champs Élysées, aux couleurs du Salon. Payé par la Mairie. La grande classe.
Enfin et surtout, La Scène, cet espace dédié « aux adulescents de 15 à 30 ans », où Tarid et Besson interviendront, justement, mais également d'autres, pour proposer aux djeuns des animations qui les concerneront probablement plus - oui, parce que l'espace vente de droits, que ce soit entre agents ou studio de films et éditeurs, on comprend que ce ne soit pas leur tasse de thé. Une émission particulière du Fou du roi sera par exemple diffusée en direct depuis le Salon. Cette Scène qui fera regretter à Serge Eyrolles l'absence de Bayard, et sa littérature jeunesse, tant appréciée. « Mais qui sait, ils seront peut-être là. Et s'ils reviennent l'an prochain, ils paieront plein pot », plaisante-t-il. « Double, ils paieront double », surenchérit Bertrand Morisset.
Notons également que cette année, l'Éducation nationale ne sera pas présente à travers un stand, mais a préféré s'investir dans l'espace Scène justement et plus encore dans la sensibilisation des jeunes à la lecture, par ce biais.
Le numérique sera bien évidemment présent, mais nous y reviendrons plus en détail.
Envie de donner envie de lire !
Conclusion donnée au président (oui, tout de même). « On annonce notre mort [NdR : celle du livre papier] tout le temps, cela m'épuise. Le livre reste notre socle, notre rêve, notre imaginaire. J'ai envie de donner aux jeunes l'envie de lire des livres papier, plutôt que de les voir bidouiller sur leur téléphone. [NdR : ah, mince, fallait pas noter 'bidouiller', bon tant pis...] »
Donner envie de lire, papier ou numérique, finalement, c'est une belle perspective pour cette édition 2010... On espère 220.000 visiteurs, en regard de 204.000 de l'an passé, pour cette édition.
Et si celle de 2011 vous intéresse, alors préparez-vous à enfiler des vêtements chauds...