A l’heure où le président de la République, N. Sarkozy exprime qu’il souhaite faire de l’agriculture française "une priorité du gouvernement pour l'année 2010", où le commissaire désigné à l'Agriculture, Dacian Ciolos, a déclaré vouloir maintenir le budget de la Politique Agricole Commune (PAC), et, où s’ouvre les négociations sur le budget 2013-2020 de l’UE, nous nous questionnons sur l’avenir de la PAC.
L’agriculture est un secteur stratégique pour l’UE, et ses membres ont fait le choix de se battre afin de garantir leur autosuffisance alimentaire : 40% du budget communautaire est alloué à la PAC. C’est un champ de bataille où s’affrontent les intérêts des deux grandes puissances agricoles: les Etats-Unis et l’Union Européenne.
En 2005, lors de la conférence de Hongkong, les Etats-Unis critiquent la PAC, ils prêchent la levée des barrières douanières et la suppression des aides. Ils utilisent un discours libre échangiste et critiquent la fermeture du marché européen. Les attaques informationnelles via l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sont monnaie courante. Ces manœuvres offensives consistent à déstabiliser l’UE sur sa politique de subvention des agriculteurs.
Cependant, les Etats Unis utilisent eux aussi des formes de soutien aux agriculteurs mais de manière plus transparentes et plus sournoises. Ils ont augmenté le budget de la nouvelle loi : Food, Conservation, and Energy Act de2008 (307 milliards de dollars sur 5 ans, contre 280 milliards), une aide liée à la production qui est complétée par le « loan deficiency payment », (une aide si le prix du marché passe au dessous d’un certain niveau) ainsi qu’un dispositif de protection contre les importations (lait, sucre).
Pour l’OMC les aides américaines aux producteurs de coton causent un « préjudice grave » aux autres producteurs. Par rapport à 2002, les récriminations Brésiliennes portent aussi sur les subventions de manière générale. Les Américains sont accusés de dépasser les montants d’aides agricoles autorisés à l’OMC (plafond de 19,1 milliards de dollars) en soutenant le marché de manière déguisée et opaque.
La commission suite à ces attaques, travaille aujourd’hui à la suppression des mécanismes de régulation et révise sa politique agricole commune avec des priorités contraires à celles des États-Unis. Il reste maintenant à savoir si lors des prochaines modifications de la PAC en 2013, la Commission Européenne, voulant trop libéraliser le marché suite aux manipulations informationnelles des EU, ne va pas porté atteinte à toute une filière.